Le livre « Au trou de vol » est un livre fascinant bien qu’assez difficile à comprendre pour une personne qui débute tout juste l’apiculture. Dans cet article, je vous en fais la présentation et le résumé.
Si je pouvais me permettre de changer le nom du livre, je l’appellerais « Comment savoir ce qui se passe dans une ruche, sans l’ouvrir«
En toute transparence, je considère que la méthode enseignée dans ce livre est fiable et mérite d’être largement connue par tous les apiculteurs qui souhaitent intervenir de manière raisonnée avec leurs ruches.
Présentation du livre « Au trou de vol »
Nombre de pages, parution et titre
Le livre se nomme « Au trou de vol« , c’est un petit livre de 70 pages. Il a paru en 1987 en Allemagne.
En faisant référence au trou de vol, l’auteur met en évidence qu’au sein de la ruche: l’entrée (et la sortie) de la ruche mérite toute l’attention de l’apiculteur, car au sein de ce minuscule espace tout peut se savoir sur la ruche.
Qui est l’auteur du livre « Au trou de vol«
L’auteur se nomme H. Storch, de son nom complet Heinrich Storch.
Après maintes recherches, je n’ai obtenu que très peu d’informations sur sa vie. Tout ce que j’ai pu apprendre est qu’il était professeur d’Apiculture et Maitre-Apiculteur à Marbourg, une ville située au centre de l’Allemagne. Heinrich Storch a vécu au XXe siècle et … c’est à peu près tout ce que nous savons de lui ! 🙄
Présentation du livre par l’auteur
« Toute l’année, c’est par cette petite ouverture que bat la vie d’une colonie.
C’est par là qu’elle respire et qu’elle rejette tout ce qu’elle ne rapporte pas dans son domaine.
C’est par là qu’elle transmet son message riche pour celui qui le comprend, car c’est là l’endroit où, par son attitude, elle nous fait connaître son état de santé, ses souffrances, si elle a besoin ou non de l’aide de l’apiculteur. »
La méthode enseignée par le livre « Au trou de vol »
Ce livre m’a été conseillé en rucher-école et est très souvent conseillé aux apiculteurs débutants ou confirmés.
« Au trou de vol », enseigne une pratique que je trouve très peu développée de la part des apiculteurs: l’observation extérieure.
Qu’est-ce qu’observer la ruche de l’extérieur ?
L’observation extérieure en apiculteur c’est
- Regarder les abeilles qui sortent de la ruche: nombre, direction
- Regarder les abeilles qui rentrent dans la ruche: nombre, apport de pollen, zone de la ruche dans laquelle les abeilles se dirigent en entrant
- La plateforme d’envol: nombre d’abeilles sur la plateforme, éventuelle bataille entre abeilles, déchets sortis de la ruche, agression de guêpes ou de frelon, présence d’abeilles ventileuses
- Coller son oreille contre la ruche afin d’entendre le bourdonnement des abeilles
- Regarder sur le tiroir du plancher sous la ruche: présence de varroa, trace de cire, de larves, d’opercules ouverts.
- Lorsque je suis à côté de ma ruche, qu’est-ce que je sens ?
Le but de cet ouvrage est d’aider l’apiculteur à interpréter les observations extérieures de ses ruches.
Si vous voulez découvrir des méthodes d’apiculture du monde entier, je vous présente les maîtres des abeilles
Quelle est la différence entre observation intérieure et observation extérieure ?
Nous, apiculteurs, sommes plus habitués à regarder ce qu’il se passe à l’intérieur de la ruche et à nous fier à des observations directes. C’est l’observation intérieure.
En ouvrant le toit et en retirant le couvre cadre, nous observons directement à l’intérieur de la ruche.
Or, ouvrir une ruche est à un choc pour les abeilles: d’un coup la lumière vive du jour envahit toute la colonie, il y a de la fumée, un ensemble de vibrations causées par le lève cadre et les manipulations parfois maladroites de l’apiculteur viennent déranger la paix dans la ruche.
L’observation intérieure de la ruche perturbe l’organisation de la colonie. L’apiculteur détruit parfois des ponts de cire, l’essaim est refroidi, on tue des abeilles par accident et parfois la reine. Au final, la colonie va mettre plusieurs heures ou jours à se remettre de ces visites.
L’observation extérieure permet de faire des déductions pour déterminer si l’apiculteur intervient ou non. Cela permet d’éviter des visites inutiles et donc préserve le bon développement des abeilles.
Ouvrir une ruche ne doit pas être systématique. Et cela ne doit pas être interdit non plus. Il y a un équilibre à trouver et je pense sincèrement que ce livre aide les apiculteurs à prendre la décision.
Résumé – Principes clés à retenir du livre
L’idée clé du livre est la suivante:
Comment observer ses ruches ?
Observer, c’est se poser, s’asseoir devant vos ruches et se mettre à leur écoute.
Observer, c’est prendre le temps d’arrêter son regard sur la planche d’envol.
Observer, c’est attendre et regarder.
Observer avec les yeux
Voici les différentes observations que vous pouvez faire avec vos yeux
- Regarder le comportement des abeilles sur la planche d’envol
- Compter le nombre d’abeilles qui entrent et sortent de la ruche
- Voyez-vous des abeilles ventiler devant la ruche ?
- Se rendre compte de la nervosité des abeilles sur la planche d’envol ou même autour de la ruche
- Prendre note de ce que ramènent les abeilles qui entrent ? du pollen ? Ou rien ? (Nectar, eau ou propolis)
- Voyez-vous des combats sur la planche d’envol ? C’est un signe de pillage ou de maladie.
- Est-ce que des prédateurs rôdent autour des ruches (guêpes, frelons asiatiques, pic vert)
- Est-ce que les abeilles sont agressives envers vous ?
- Est-ce que vous voyez des traces de cire à l’entrée ?
- Est-ce qu’il y a beaucoup de cadavres sur la planche d’envol ? Dans quel état ils sont ?
- Est-ce que les abeilles font la barbe ? C’est lorsqu’elles restent sur la planche d’envol tard le soir.
- Quelle est la pilosité des abeilles qui sortent de la ruche ? (Jeunes ou vieilles abeilles)
- Voyez-vous des traces de nosémose/dysenterie ?
Observer la planche amovible sous la ruche pendant l’hiver permet de connaître l’infestation du varroa, indique l’emplacement et la grosseur de la grappe, renseigne sur la consommation du candi si des petits bouts de sucre blancs sont sur planche
Observation | Explication |
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Des abeilles tombent sur le sol où elles se rassemblent en petites grappes, elles essayent de voler avec difficultés | Très forte présomption de nosémose ou présence d’abeilles atteintes d’acariose |
Garde renforcée au trou de vol. Bataille isolée ou générale | La colonie menacée par les pillards se défend |
Observer avec les oreilles
Poser son oreille contre la paroi de la ruche ou avec un stéthoscope.
On peut entendre de légers mouvements ou un bourdonnement fort et continu qui indique une ruche orpheline (sans reine)
Ne pas toquer trop fort contre les parois car cela peut casser la grappe pendant l’hiver et l’essaim va perdre de la chaleur et de l’énergie à reformer la grappe.
Observation | Explication |
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En hiver, la colonie n’est pas calme, elle bruisse fort | Cette colonie a besoin d’aide. Regarder si le trou de vol n’est pas obstrué |
Observer avec le nez
Lorsque vous êtes à côté de vos ruches, est-ce que cela sent le miel ? Ou au contraire vous sentez une odeur putride ? (Loque)
Observation | Explication |
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En hiver, du trou de vol, fortement souillé s’échappe de la chaleur répandant une odeur semblable à celle du pain frais | La colonie est gravement atteinte de dysenterie. Cette situation début tôt quand une colonie débute son hivernage sur du miellat. Ce miellat surcharge les intestins des abeilles qui, à cause du froid, n’ont pas la possibilité de se soulager |
Observer avec le cadre témoin
Le cadre témoin est une fenêtre en Plexiglas, vitre qui est située devant la ruche et qui permet d’observer l’intérieur de la ruche, de l’extérieur, sans les déranger.
Comparer ses observations selon la période de la saison
- Au début de l’hiver
- Pendant les mois d’hiver
- Au moment du vol de propreté
- Au printemps
- À l’époque de la grande floraison
- À la rencontre de l’hiver
Conclusion sur le livre « Au trou de vol »
Points faibles 👎 | Points forts 👍 |
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Difficile de rentrer dans le livre si on n’a pas d’expérience | Aborde une méthode d’apiculture qui est peu enseignée |
Pas assez d’images | Segmentation par saison |
Livre assez brut, pas très pédagogique | Bonne notoriété du livre: Livre souvent mentionné par des apiculteurs confirmés et des syndicats apicoles |
Le livre mentionne le varroa, il est apparu en 1977 en Allemagne | |
Bien que paru en 1987, la méthode enseignée garde toute sa véracité | |
La méthode peut être utilisée sur la plupart des types de ruches |
Le but de ce livre est d’apprendre à reconnaître, comprendre et interpréter ce que l’on voit, entend et sent lorsque nous sommes près de notre ruche pour agir ou non en conséquence. Pour savoir s’il faut ouvrir ou pas.
Si les résumés de livre vous intéresse, voici un résumé du livre « Installer un premier rucher » de Jean Riondet
C’est un livre que je remettrai entre les mains d’apiculteurs désireux d’avoir une pratique raisonnée de son apiculteur, c’est-à-dire intervenir quand les observations tendent à expliquer une anomalie dans la ruche
Ce livre n’est pas toujours disponible, mais est souvent ré approvisionné. Soyez patient, cela en vaut la peine !
[…] GuillaumeC’est ce qu’enseigne dans son livre « Au trou de vol » de Heinrich Storch. […]
[…] strict nécessaire. D’ailleurs, avant d’ouvrir, je te recommande d’appliquer les conseils de Heinrich Storch, il préconise d’observer les ruches par le trou d’envol plutôt que d’ouvrir les […]
[…] prix de ce concours, nous avons choisi le livre d’Heinrich Storch « Au trou de vol » dont j’avais fait le résumé article et vidéo. Ce livre enseigne une pratique que je trouve très peu développée de la part des apiculteurs […]
J’ai un peu peur des abeilles, les méthodes d’observation décrites donnent malgrès tout l’envie de prendre le temps de les observer