mes premieres ruches

Mes Premières Ruches

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Imaginez un instant que nous pouvons communiquer avec les abeilles. Que l’apiculteur peut discuter avec la reine d’une colonie afin de partager leurs points de vue.

C’est cet exercice auquel je me suis prêté dans cet article. J’espère qu’il vous plaira. Je vois déjà d’autres possibilités comme un dialogue entre un agriculteur et une abeille butineuse, une colonie d’abeilles et un frelon asiatique, un varroa et une abeille ouvrière …

Les possibilités sont multiples 😁

reine devant micro interview apiculteur
1, 2 … 1,2 … c’est bon l’interview va commencer

Cet article est le 15e d’une série de 30 articles d’un nouveau format : plus court et plus direct. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire 😉

Voici l’échange exclusif (et totalement imaginé) entre une reine et un apiculteur

Apiculteur : Bonjour, chère reine, merci de prendre un peu de ton temps pour discuter de notre relation et de la manière dont moi, apiculteur, peux travailler avec toi et ta colonie. Je chercher à trouver le bon équilibre entre mon travail en tant qu’apiculteur et les besoins de ta colonie.

La Reine : Bonjour, mon cher apiculteur, je suis ravie de pouvoir partager les points de vue de la colonie avec toi. Les abeilles et les apiculteurs ont établi une relation millénaire et complexe. Il est crucial de chercher un équilibre entre nos besoins et ceux de ma colonie.

Apiculteur : Je suis d’accord. Parlons d’abord de la tranquillité dont vous avez besoin. Pourrais-tu m’expliquer pourquoi il est important que je ne visite pas ta colonie trop souvent ?

La Reine : Bien sûr. La tranquillité est essentielle pour notre bien-être. Lorsque tu ouvres la ruche, tu perturbes notre organisation, cela crée du stress pour les abeilles ouvrières et moi-même. C’est pour cela que les gardiennes sont aux aguets à ce moment-là et te sautent dessus pour te dire lorsque ce n’est pas le bon moment. Est-ce que tu t’imagines en train de travailler sur un sujet et ton chef vient de voir toutes les heures pour voir comment tu avances, est-ce que cela ne te dérangerait pas également ? Un stress excessif de la colonie entraîne une perte de chaleur dans le couvain, voire la mort des jeunes larves, des abeilles sont parfois tuées pendant les visites et il m’est déjà arrivé de tomber d’un rayon lors d’une visite, heureusement tu as pu me retrouver dans l’herbe sinon je serai morte ! Aie bien cela à l’esprit, tes visites dérangent notre équilibre et la production de miel.

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Apiculteur : Je comprends. En tant qu’apiculteur, c’est important que je comprenne. Par contre, il y a tant de maladies et de parasites que je dois tout de même vérifier que ton couvain n’est pas malade ou encore que le varroa n’infeste pas ta colonie. Comment est-ce que je peux mieux respecter ta tranquillité tout en prenant soin de la colonie ?

La Reine : Il est important de limiter les interventions au strict nécessaire. D’ailleurs, avant d’ouvrir, je te recommande d’appliquer les conseils de Heinrich Storch, il préconise d’observer les ruches par le trou d’envol plutôt que d’ouvrir les ruches. Je te cite la quintessence de ce livre.

« Toute l’année, c’est par cette petite ouverture que bat la vie d’une colonie. 
C’est par là qu’elle respire et qu’elle rejette tout ce qu’elle ne rapporte pas dans son domaine. 
C’est par là qu’elle transmet son message riche pour celui qui le comprend, car c’est là l’endroit où, par son attitude, elle nous fait connaître son état de santé, ses souffrances, si elle a besoin ou non de l’aide de l’apiculteur. »

Heinrich Storch dans son livre « Au trou de vol »

La Reine : Si tu vois que des signaux sont bons, autant ne pas ouvrir. Par contre si tu vois que ma colonie n’est pas dynamique, que les abeilles ne ramènent pas du pollen alors qu’elles le devraient, que l’odeur de la ruche est nauséabonde, c’est le moment pour toi d’ouvrir et de voir ce qui ne va pas dans ma colonie. La clé est de trouver un équilibre entre nous laisser vivre notre vie d’abeille et t’assurer que nous sommes en bonne santé.

Apiculteur : Merci de m’avoir rappelé ce livre, je l’avais lu il y a quelques années et je n’ai pas appliqué grand chose 😅Parlons maintenant des soins dont tu as besoin, en particulier pour lutter contre le varroa. Pourrais-tu m’expliquer pourquoi le varroa est un problème et comment les apiculteurs peuvent vous aider à y faire face ?

La Reine : Le varroa est un acarien parasite qui se nourrit de l’hémolymphe (le sang des insectes) des abeilles adultes et des larves. Il affaiblit mes abeilles, rendant ma colonie plus vulnérable aux maladies et aux infections. Les apiculteurs peuvent nous aider en surveillant régulièrement la présence de varroa sur le plateau du plancher de rucher et en utilisant des traitements appropriés pour réduire les infestations. Surtout en été et en hiver.

J’ai appris par mes abeilles que les varroas s’accoutument aux traitements si le même traitement est utilisé chaque année.

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varroose abeille ruche varroa
Abeille avec un varroa sur le thorax

Apiculteur : Quels types de traitements recommanderais-tu aux apiculteurs pour lutter contre le varroa ?

La Reine : Il existe plusieurs traitements efficaces, notamment l’acide oxalique, l’acide formique et l’amitraze. Chaque traitement a ses avantages et ses inconvénients, et il est important pour les apiculteurs de se renseigner sur les meilleures pratiques avant de les utiliser. C’est aussi primordial que tu respectes les prescriptions des médicaments, car un surdosage peut tuer des ouvrières et moi-même par la même occasion. Je t’encourage à collaborer avec d’autres apiculteurs et ton GDSA (Groupement de Défense Sanitaire des Abeilles) et à partager vos expériences pour améliorer continuellement la santé de nos colonies.

Apiculteur : Tu as mentionné l’importance de la collaboration entre apiculteurs. Peux-tu m’en dire plus sur la manière dont cela peut contribuer à un équilibre entre les besoins de la colonie et ceux de l’apiculteur ?

La Reine : Bien sûr. La collaboration entre apiculteurs est essentielle pour partager les connaissances, les expériences et les meilleures pratiques en matière de soins aux abeilles. En travaillant ensemble, les apiculteurs peuvent mieux comprendre les besoins de la colonie, développer des techniques sanitaires plus efficaces et respectueuses des abeilles, et être mieux préparés pour faire face aux défis, tels que les parasites et les maladies.

Il est essentiel de se tenir informé des dernières recherches et des nouvelles techniques en matière d’apiculture. La formation continue et l’adaptation aux nouvelles informations sont des éléments clés pour être un apiculteur responsable et attentif.

ouvrage apicole abeilles
Les livres permettent d’apprendre beaucoup sur l’évolution de l’apiculture

Apiculteur : Merci pour ta réponse. J’aimerais reparler des visites dans la ruche. Lorsque je dois faire absolument visiter la ruche, peux-tu me donner des conseils pour minimiser le stress de tes abeilles ?

La Reine : Il est important de choisir le bon moment pour intervenir dans la ruche. Les journées chaudes et ensoleillées sont préférables, car les abeilles sont plus actives et moins susceptibles de se stresser. N’ouvre pas la ruche si un orage menace ou encore s’il y a du vent. De plus, il est crucial de manipuler les cadres avec délicatesse et précautions pour éviter d’endommager, de blesser, écraser ou tuer des abeilles. Enfin, je te recommande de reconnaître les signes d’énervement de ma colonie comme un bourdonnement de plus en plus fort ou encore mes gardiennes qui frappent sur le voile de ta combinaison.

mauvaise manipulation ruche
Cet apiculteur est en train de passer un mauvais moment !

Apiculteur : Merci pour ces conseils précieux. En conclusion, pourrais-tu donner un message général sur la manière dont les apiculteurs et les abeilles peuvent travailler ensemble pour créer un équilibre bénéfique pour tous ?

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La Reine : Je pense que la clé réside dans l’écoute des signaux de la colonie, la compréhension et le respect mutuel. Les apiculteurs doivent prendre le temps de comprendre les besoins et les comportements des abeilles, et les abeilles doivent s’adapter à la présence de l’apiculteur. Ensemble, nous pouvons créer un environnement sain et harmonieux où mes abeilles prospèrent et les apiculteurs récoltent les fruits de notre travail. N’oublions pas que nous sommes tous interconnectés et que notre collaboration est essentielle pour préserver la biodiversité et l’équilibre de notre écosystème.

Apiculteur : Merci infiniment, chère reine, pour cette conversation enrichissante. Je ferai de mon mieux pour appliquer ces enseignements.

La Reine : Merci à toi aussi, cher apiculteur, pour ton écoute et ton engagement envers le bien-être de ma colonie. Ensemble, nous pouvons construire un bel avenir. Il faut vite que je retourne dans ma colonie car si je suis absente trop longtemps, mes ouvrières ont une fâcheuse tendance à vouloir me remplacer.

Apiculteur : On se voit à la prochaine visite et s’il te plaît, évite de te cacher parmi tes ouvrières

La Reine : J’essayerai. De ton côté, soit doux dans tes gestes et ne vient pas trop souvent ouvrir notre habitat. On a besoin de calme et de confiance 😁


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