Résumé du livre « Installer un premier rucher » écrit par Jean Riondet:
Ce livre est un guide complet à destination de ceux qui débutent ou souhaitent débuter l’apiculture. Il donne un aperçu assez complet sur le cycle des abeilles, l’installation d’une colonie, la préservation et protection de vos abeilles.
Avant-propos
Qui est Jean Riondet ?
Jean Riondet est apiculteur depuis plusieurs dizaines d’années, il enseigne également l’apiculture dans la région lyonnaise. Il a publié plusieurs livres sur les abeilles comme « L’apiculture mois par mois », « Élever ses reines – 3 méthodes simples pour réussir à coup sûr », « Le Rucher durable » et « Un rucher dans mon jardin ».
Ce qui rend l’approche de Jean Riondet intéressante, ce sont les résultats qu’il revendique: « On a un taux de mortalité extraordinairement bas, conforme à ce qu’on connaissait avant les néonicotinoïdes. Il faut beaucoup, beaucoup travailler ».
Sommaire du livre
Le livre est composé de 12 sections:
- Découvrir l’abeille et son mode de vie
- Où installer son rucher
- Quel matériel adopter ?
- Quelles abeilles choisir ?
- Installer une nouvelle colonie
- Surveiller ses ruches
- Nourrir ses abeilles
- Soigner et protéger ses colonies
- Limiter l’essaimage
- Produire et récolter son miel
Le résumé de ce livre est disponible en plusieurs articles.
Partie 1: Le cycle de vie des abeilles (cet article)
Partie 2: L’installation de sa première colonie (à paraître)
Partie 3: Gérer son rucher de manière durable (à paraître)
Résumé – Partie 1: Le cycle de vie des abeilles
L’apiculture selon Jean Riondet
Plus qu’un « Berger des abeilles », l’apiculteur doit veiller à prodiguer des soins spécifiques pour le bon développement de la colonie afin d’assurer une production de miel et une bonne fécondité.
Les 3 missions principales de l’apiculteur sont:
- Offrir une diversité florale de qualité aux alentours de ses ruches
- Veiller à l’état sanitaire des colonies
- Récolter le miel tout en veillant à en laisser suffisamment aux abeilles
L’apiculteur est là pour accompagner les abeilles. Cet accompagnement se concrétise par l’aide à la colonie aux moments de transition dans leur cycle. Il y a 3 trois moments critiques dans l’année:
- le passage de l’hiver au printemps avec la pose des hausses
- la transition de l’été à l’automne avec les traitements sanitaires et le nourrissement
- le passage de l’automne à l’hiver là encore avec le nourrissement
1- Découvrir l’abeille et son mode de vie
Le cycle de vie des abeilles
Jean Riondet présente ici le début de vie des abeilles : tout commence par la ponte de l’œuf par la reine. Pour chaque œuf, 3 possibilités se présentent pour son avenir : être une abeille ouvrière, être un faux-bourdon, être une reine. On parle de caste d’abeilles.
Comment est-ce que le choix de la caste est fait ?
- Si l’œuf pondu par la reine est non fécondé, il deviendra un mâle, également appelé faux-bourdon. C’est un choix de la reine !
- Si l’œuf pondu par la reine est fécondé, il peut devenir soit :
- Une ouvrière si l’œuf, puis la larve sont nourris de gelée royale puis de gelée de miel et de pollen. C’est un choix des abeilles.
- Une reine, si l’œuf, puis la larve sont nourris exclusivement de gelée royale. Ce sont les abeilles qui décident ou non d’élever une nouvelle reine.
L’éclosion de chaque caste se répartit ainsi, il faut:
- 16 jours pour une reine pour naître
- 21 jours pour une ouvrière
- 24 jours pour un faux bourdon
La colonie mois par mois
Voici un calendrier de l’année représentant le cycle d’une année chez les abeilles
Mi-Fin Janvier
La reine redémarre sa ponte et les abeilles s’affairent à nourrir les larves des abeilles qui vont leur succéder : les abeilles d’été ! On arrive à un point critique, car les abeilles prennent sur leurs réserves de miel et de pollen pour nourrir les jeunes larves.
Février-Mars
C’est le début de la floraison, la reine augmente son allure de ponte et les abeilles s’activent pour nourrir le couvain
Avril à juin
C’est la période des grandes floraisons, la reine augmente encore son rythme de ponte afin d’accroitre le nombre d’ouvrières pour subvenir aux besoins très importants de la colonie : nourrir le couvain, nettoyer les alvéoles, aller à la recherche de pollen, de nectar et d’eau. Les abeilles produisent, durant cette période, beaucoup de miel. Un des traits de caractère de l’abeille est de produire plus que nécessaire du miel. Ainsi, suivant les observations de l’apiculture, s’il y a un surplus, il pourra être prélevé et ensuite récolté. Le miel restant dans la ruche doit être suffisant pour faire vivre la colonie lors des jours froids.
Juillet
C’est la fin des grandes floraisons. Le temps est lourd et chaud. La reine ralentit sa ponte, car les ressources de la ruche diminuent faute d’apport suffisant.
Août-Septembre
Dès l’arrivée de la pluie, quelques floraisons apparaissent permettant ainsi à la colonie de se constituer de nouvelles réserves en préparation de l’hiver. Les abeilles qui naitront à cette période sont celles qui passeront l’hiver dans le rucher : les abeilles d’hiver.
Octobre-Novembre
La ponte continue de diminuer. La ruche vit maintenant sur ses réserves pour terminer le cycle de l’année.
Décembre-Janvier
La reine a arrêté la ponte et les abeilles constituent la grappe en se regroupant. Elles battent des ailes et se frottent les unes aux autres pour produire de la chaleur.
La colonie à géométrie variable
La colonie d’abeilles n’a pas une population stable tout au long de son cycle de janvier à décembre.
Il y a une reine par colonie, tandis que les ouvrières ont une population qui varie beaucoup. De quelques milliers (1.000 à 10.000 abeilles) en hiver, leur population peut atteindre 100.000 ouvrières au cœur de la saison, en avril-juin. C’est le sommet de leur cycle.
Les moins bien lotis sont les faux bourdons ou mâles dont la présence est estimée à plusieurs milliers à la mi-saison pour ensuite être réduite à 0 quand les ressources diminuent. Ils sont chassés de la ruche par les ouvrières en automne.
2- Où installer son rucher ?
Ce que dit la loi
La loi est très claire sur le sujet. D’après le Code rural (articles 211-6 et 211-7), sauf arrêté préfectoral ou de la mairie définissant une autre distance, il faut que les ruches soient installées à :
- 10 mètres du voisinage
- 20 mètres d’une voie publique : chemin, route, sentier de randonnée
- 100 mètres des bâtiments publics : école, hôpital, caserne
Une exception permet de déroger à ces distances : lorsqu’une haie, palissade, mur ou fin filet mesurant au moins 2 mètres entoure la ruche. À ce moment les prescriptions de distance tombent.
Si vous êtes en ville
Les relations avec le voisinage et la sécurité sont deux points déterminants si vous souhaitez installer une ruche. Vous pouvez envisager d’en installer une sur un toit d’immeuble, une terrasse ou un balcon. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre mairie afin de savoir si des terrains communaux peuvent être mis à disposition.
Si vous avez un jardin
Respectez les distances prescrites par la loi. Une fois cette condition remplie, mettez vos ruches dos aux zones de circulation, éloignez vos ruches de votre potager et de votre piscine. Et surtout, privilégiez des abeilles douces (découvrez ici les sous-espèces d’abeilles que les apiculteurs préfèrent).
Si vous habitez en dehors des villes
Vous pourrez trouver facilement des endroits pour installer vos ruches. Le conseil de l’auteur est de connaître et être connu. Vous pourrez ainsi facilement être mis en relation avec des agriculteurs et propriétaires ayant un terrain près de vous. Veillez particulièrement aux ressources florales et de la course du soleil de la zone d’implémentation.
Louer un emplacement. Si vous ne disposez pas d’un terrain pour installer vos abeilles, il est possible d’en avoir un et de le payer … en miel. La règle traditionnelle est un « paiement » de 1 kg de miel par ruche et par cycle/saison.
Quelques autres conseils pour l’implémentation des ruches
Assurez un bon environnement floral à vos abeilles afin qu’elles disposent de mars à juillet et également à la fin de l’été et en automne, de ressources en miel et en pollen suffisantes
De l’eau
Il ne faut pas oublier que les abeilles boivent ! Surtout à la moitié du cycle, au plus fort de la saison. Assurez-vous qu’une rivière, source ou étang est proche de vos ruches, sinon vous pouvez leur mettre de l’eau à disposition grâce à un abreuvoir-bassin ou abreuvoir-cuvette.
Conditions climatiques
Les ruches ne craignent pas d’être exposées toute la journée au soleil, sauf si vous vivez dans une région particulièrement aride et chaude. Veillez à ne pas exposer vos ruches aux vents dominants et aux zones humides « les abeilles craignent plus, l’humidité que le froid »
Disposition des ruches
Ne mettez jamais vos ruches face à face, préférez l’alignement. Par contre, il est important que chaque ruche ait un signe distinctif (couleurs, motifs) pour faciliter le repérage et éviter la dérive des abeilles (lexique)
Minimiser les risques
Jean Riondet partage cinq recommandations pour limiter les risques de piqures et d’agressivité des abeilles
- Éloignez les ruches de lieux de passage : mettez les dos aux promeneurs
- ouvrez vos ruches pendant la semaine et pas le samedi et dimanche. Et également plutôt en fin de journée. Ouvrir votre ruche le weekend risque de déranger vos voisins qui profitent de leur jardin
- Ayez des gestes doux lorsque vous ouvrez votre ruche (je vous invite à lire mon article détaillant les qualités à avoir en tant qu’apiculteur).
- Faites vos visites quand le temps est calme et chaud. Lorsque l’orage menace, les abeilles sont particulièrement agressives.
- Ne laissez pas trainer à proximité de vos ruches les restes de cire, de propolis, les cadres abimés. Ce sont des sources de maladie pour les ruches à proximité.
Quelles sont les obligations de l’apiculteur
L’assurance.
Si vous avez moins de 10 ruches, votre assurance responsabilité civile, habitation et familiale devrait suffire. Notifiez-le cependant à votre assurance.
La déclaration annuelle
C’est une déclaration obligatoire pour laquelle vous renseignez votre nombre de ruches ainsi que leur emplacement. Elle doit être faite entre le mois de septembre et de décembre de chaque année et sur le site du ministère de l’Agriculture.
Interview de Jean Riondet par Lyon Mag en 2019
3- Quel matériel adopter ?
Jean Riondet conseille de commencer l’apiculture en utilisant les modèles courants qui sont utilisés dans votre région. Chaque modèle implique une pratique différente de l’apiculteur. Sachez que choisir un modèle de ruche plutôt qu’un autre n’influence pas le cycle de vie des abeilles, il sera le même dans tous les cas.
Les modèles de ruche
Type de ruche | Particularités |
Dadant | Modèle très courant Conduite « au cadre » : l’apiculteur peut facilement ajouter ou enlever des cadres selon la population, la vigueur de la colonie, la température et les floraisons Peu couteux Norme AFNOR Tolérance de 18kg de miel par hausse |
Langstroth | Ruche divisible Très présentes dans les régions très mellifères Tolérance de 30kg de miel par élément Donc Lourde |
Voirnot | Ruche divisible Moins lourde que la Langstroth |
Warré | La plus petite des 4 modèles A la mode |
Bois ou plastique
Bois | Plastique | |
Caractéristiques | Pin maritime, Douglas, des Landes ou épicéa Lourd Solide Durabilité de plusieurs dizaines d’années | Pratique Prix attractif Légères Fragile Le plastique est fabriqué à partir de pétrole |
Entretien | Facile et rapide : avec la flamme du chalumeau | Longue : trempage et brossage aux solutions décapantes |
Protection | Huile de lin et essence de térébenthine Paraffine Peinture aux pigments d’aluminium Terres colorées | Pas de protection particulière |
La composition d’une ruche (modèle Dadant)
Toit | Plat ou chalet En tôle, bois tôlé ou plastique Protège la ruche de la pluie, neige et des prédateurs |
Couvre cadre | Plaque de 8mm d’épaisseur Préserve la chaleur Protège la colonie des abeilles extérieures qui peuvent se faufiler sous le toit Évite que le toit colle aux cadres du corps ou à la hausse |
Hausse | Elle se place sur le corps de la ruche Les abeilles y stockent leur surplus de miel C’est ce que l’apiculteur prélève à fin des floraisons Possibilité d’en poser plusieurs les unes sur les autres Posé vers mi/fin-avril |
Rehausse | C’est une hausse dans laquelle on ne met pas de cadres. L’hiver, on la place sous le corps des ruches dont le plancher est totalement grillagé pour isoler des courants d’air |
Grille à reine | Elle est placée entre le corps et la hausse Empêche la reine de pondre dans la hausse |
Corps | Lieu de vie des abeilles Contient le couvain, pollen et le miel Le nombre de cadre varie suivant le cycle des abeilles |
Plateau de sol | C’est le fond de la ruche Un des quatre côtés constitue la planche d’envol Le fond peut être plein, partiellement grillagé ou complètement grillagé Le grillage permet d’évacuer l’humidité et facilite le nettoyage de la ruche par les abeilles |
Portière | Permet de bloquer partiellement ou totalement l’entrée de la ruche Utilisée partiellement, la portière bloque l’entrée aux prédateurs Utilisée totalement, la portière bloque la sortie et l’entrée aux abeilles. C’est utile lors du transport |
Couvre cadre nourrisseur | En bois ou plastique Accueille le nourrissement pour les abeilles : sirop ou candi |
Support de la ruche | Surélève la ruche pour permettre de travailler sans se pencher et préserve de l’humidité Plusieurs types de support : plastique, bois, parpaing, acier. Facile à faire soi même |
Poignées | Vissées sur le corps de la ruche Facilite le soulèvement de la ruche (transport, pesée) |
La caisse à outils de l’apiculteur, selon Jean Riondet
- Lève-cadre
- Granulat combustible
- Cage à reines
- Cutter et serpette
- Boite à clous, vis, pitons
- Carton d’allumage
- Nitrate d’ammonium
- Huile essentielle d’eucalyptus
- Gants
- Cadres à bâtir, cadre bâti, partitions réfléchissantes
- Portières
- Marshmallow pour les cagettes de transport des reines
- Pince, tournevis
- Tube de cuivre de 12mm aplati pour dévisser les pitons vis des portières
- Pastilles de Javel pour faire une solution désinfectante
- Punaise de couleur
- Pinces à reine
- Briquet, allumettes
- Porte-cadre
- Balayette
Le matériel de base pour l’ouverture de la ruche
- Enfumoir
- Masque de protection du visage
- Gants
- Levé-cadre
- Porte-cadre
- Eau et pastilles de chlore : pour nettoyer les outils après l’ouverture de la ruche
- Carnet de notes
- Toile lestée
Les 3 étapes pour allumer et éteindre facilement son enfumoir
1/ Produire de fortes flammes en utilisant du carton et des pommes de pin. Bien souffler pour tout enflammer.
2/ Enflammer le combustible : croquettes de luzerne ou de lavandin. Il doit en sortir une fumée épaisse et très abondante.
3/ Fin de la visite : Boucher le bec de sortie enfumoir avec de l’herbe verte
Conclusion sur cette première partie du livre
Jean Riondet nous fait un premier aperçu très général de l’abeille: son cycle, ses castes, ce que dit la loi sur l’installation d’une ruche, ses conseils pour l’installation et ce qu’il utilise comme matériel.
J’ai hâte d’en savoir plus sur sa manière de s’occuper de ses ruches. Nous en saurons plus dans la suite de ce résumé que je publierai dans les prochaines semaines.
Si vous voulez vous procurer ce livre, je vous partage un lien afin que vous puissiez l’acheter. Si vous le trouvez d’occasion sachez que la planète vous remercie et ça n’enlève rien à la qualité du contenu (sauf s’il y a des tâches de miel ou de cire sur les pages livre)
[…] les résumés de livre vous intéresse, voici un résumé du livre « Installer un premier rucher » de Jean […]
Bonjour Guillaume, merci beaucoup pour cet article très complet. Vous me communiquez votre passion pour l’apiculture. Je vais lire attentivement tous vos conseils afin de pouvoir réaliser ma propre ruche d’ici le printemps prochain 🙂 Bonne continuation, Sarah