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C’est une question que l’on me pose régulièrement: où est-ce que l’on peut acheter du miel de qualité et qui vient de France? L’offre est vaste en effet et c’est difficile de s’y retrouver. Entre acheter en supermarché, au marché, dans des boutiques de proximité, dans des magasins spécialisés ou encore acheter directement auprès de l’apiculteur, il y a beaucoup de choix.
C’est en partant de ce constat que Sophie a lancé le site « La Plateforme du Miel » en 2020. Sa plateforme a deux missions:
- Permettre aux consommateurs d‘acheter du miel français directement auprès des apiculteurs
- Apporter une visibilité supplémentaire à l’apiculteur pour qu’il puisse valoriser et vendre plus facilement son miel et ses produits de la ruche
Je vous partage donc l’échange que j’ai eu avec Sophie afin de connaître sa plateforme et la faire connaître aux amateurs de miel et aux apiculteurs
Avertissement: Je n’ai aucun lien de partenariat avec Sophie, je ne touche aucune commission des ventes de la Plateforme du Miel (de toute manière il n’y a pas de commission ?). Je souhaite promouvoir des initiatives comme celle de Sophie, les apiculteurs méritent d’être mis en avant et doivent vendre leur miel au bon prix tandis que les consommateurs doivent pouvoir entrer facilement en contact avec les apiculteurs.
Interview de Sophie, créatrice de « La Plateforme du Miel«
Guillaume : Je suis très curieux de savoir d’où t’est venue l’idée de créer cette plateforme
Sophie : L’idée est venue en juin 2020, après avoir discuté avec un apiculteur près de chez moi qui me disait qu’il avait du mal à écouler son stock de miel de printemps. En parallèle, des amis me disaient qu’ils ne savaient pas s’il y avait des apiculteurs près de chez eux. Ils se retrouvaient à payer un miel ultra cher en magasin ou en grande surface et pour lequel on avait peu d’informations sur la provenance. Je trouve ça dommage, d’autant plus qu’on importe beaucoup de miel en France. Si un apiculteur a du mal à écouler ses stocks et que de l’autre côté il y a des consommateurs en France qui recherchent à acheter du miel … pourquoi pas créer un service qui leur permettrait de trouver facilement et rapidement un apiculteur près de chez eux et qui permettrait aux apiculteurs de valoriser leurs produits et d’être autonome sur leurs ventes, sans intermédiaire ni commission. Ce sont eux qui définissent leurs prix et la façon dont ils veulent vendre. La Plateforme est donc un moyen qui les met en relation, c’est un coup de pouce pour aider les personnes à rentrer en contact
Guillaume : Tout apiculteur, qu’il soit amateur, semi-professionnel ou professionnel peut vendre son miel. Il suffit juste d’avoir un numéro SIRET, c’est ça ?
Sophie : Exact.
Guillaume : Est-ce que cette formalité est payante ?
Sophie : Pour ce qui est de la règlementation, le numéro SIRET devient obligatoire dès l’instant où l’on veut vendre du miel en dehors de son cercle familial. L’apiculteur qui veut commencer à vendre va demander un numéro SIRET pour avoir un statut d’autoentrepreneur. La démarche est ultra rapide et très simple et doit coûter entre 20 et 30 euros. Bien entendu, si vous vendez votre miel à votre voisin, il ne va pas regarder si vous êtes apte à vendre… Mais si vous êtes sur un marché et que vous avez un contrôle, il faudra avoir votre numéro SIRET.
Guillaume : Et un registre d’élevage aussi ?
Sophie : Normalement, lorsqu’on vend du miel, en plus du numéro SIRET, il faut tenir un registre d’élevage et un cahier de miellerie, ainsi qu’un numéro NAPI.
Guillaume : En terme d’imposition, si on vend par exemple pour moins de 300 euros de miel par an, y a-t-il besoin de le déclarer ?
Sophie : Il faudra déclarer tout ce qui a été vendu. Puis si après abattement de 87 % le résultat est inférieur à 305 euros, vous ne serez pas imposé. Au-delà, vous serez imposé à la hauteur de vos revenus, à vrai dire pas grand chose. L’imposition n’est donc pas du tout un frein pour déclarer ses revenus apicoles. (…) J’avais d’ailleurs fait un article sur la réglementation de vente du miel en donnant un exemple de calcul. On l’oublie souvent, mais la vente de miel est à déclarer.
Guillaume : La Plateforme s’adresse donc aux petits comme aux gros producteurs, et tu ne prends aucune commission sur les ventes, c’est ça ?
Sophie : L’inscription est gratuite et une annonce est offerte pour tout apiculteur. L’annonce doit présenter un seul produit (du miel, du pollen, du pain d’épices…). Ainsi, une personne ne peut pas lister dans la description tous les types de miel proposés. Sur le site, il y a un outil de recherche avancée qui regroupe tous les miels classés par catégories, d’où l’importance d’avoir des annonces bien ciblées de sorte à pouvoir trouver facilement ce que l’on recherche. Si un apiculteur veut être plus visible sur la plateforme et montrer davantage sa production, il peut souscrire à des annonces supplémentaires au prix de 15 euros par an (365 jours) et par annonce qu’il pourra modifier s’il le souhaite. Si un apiculteur a une annonce pour du miel de printemps et une autre pour du miel d’été et qu’il a tout vendu, il peut très bien remplacer l’une ou l’autre par du pollen s’il lui en reste, etc. C’est assez flexible.
Guillaume : Est-ce que tu peux connaître la quantité de miel vendue grâce à La Plateforme du Miel ?
Sophie : C’est difficile de répondre à cette question. Je peux savoir le nombre de mises en relation, à savoir quand le consommateur a contacté l’apiculteur pour acheter son miel de France. En général, le consommateur pose une question sur la disponibilité de telle ou telle quantité, puis ils échangent par téléphone ou bien l’apiculteur le redirige vers sa boutique en ligne. Je n’ai donc pas de traçabilité sur la vente finale.
Guillaume : Du coup, combien y a-t-il eu de mises en relation ?
Sophie : Honnêtement, je n’ai pas calculé, mais je dirais une trentaine de mise en relation entre acheteur et apiculteur.
Guillaume : Et combien d’annonces sont sur la plateforme ?
Sophie : En termes d’annonces, je n’ai pas fait le compte, mais on a atteint les 100 apiculteurs. Notre objectif est double : attirer les apiculteurs et surtout faire connaître la plateforme auprès des consommateurs. Comme pour toutes les places de marché, que ce soit de la mise en relation ou de la vente, les choses ne se font pas en un an, mais plutôt sur le long terme. Aussi, quand un apiculteur viendra sur la plateforme, il verra qu’un bon nombre sont référencés, ce qui veut dire qu’il y a du passage.
Guillaume : Comment vois-tu La Plateforme du Miel dans les prochaines années ?
Sophie : On espère avoir beaucoup plus d’apiculteurs référencés pour que le consommateur y trouve tout de suite son bonheur. On ne souhaite pas qu’il se dise « dommage, je n’ai trouvé personne dans mon périmètre » et qu’il ne revienne pas sur la plateforme. On n’a pas non plus la prétention qu’un consommateur qui veut du miel pense automatiquement à La Plateforme du Miel, mais par l’intermédiaire d’un bon référencement sur les moteurs de recherche, qu’il puisse facilement atterrir sur le site. C’est de cette façon qu’on sera plus visible et c’est sur cela que je vais continuer à me focaliser. Quand on regarde les volumes de recherche sur « vente de miel en ligne » ou « miel en direct », ils sont assez conséquents chaque mois. Le but est donc de positionner La Plateforme sur ces requêtes-là pour que les gens y trouvent leur bonheur. Après, en termes de chiffres, je ne suis pas en train de me dire qu’il nous faudrait absolument 500 apiculteurs pour l’année prochaine… Si on m’avait dit il y a un an qu’on aurait 100 apiculteurs, j’aurais déjà été contente. Le tout est de continuer sur cette dynamique.
Merci !
Merci à Sophie pour ce temps d’échange, si vous êtes également des amatrices et amateurs de miel, je vous recommande de ne pas mettre votre miel dans un thé trop chaud au risque de détruire tous ces bienfaits pour la santé. Et sachez que consommer local est un très bon geste pour la planète car vous faites vivre l’économie en France, pensez-y la prochaine fois que vous souhaitez acheter du miel ?
Merci pour cet article très intéressant, cela remet en avant que consommer local c’est important mais aussi consommer mieux en fonction des besoins. Merci pour cette présentation très complète.
Avec plaisir Jérémy
Merci pour ton article et cet interview très intéressant ! Je consomme vraiment beaucoup de miel et je l’achète directement chez un apiculteur renommé dans ma région ! J’ai totalement arrêté l’achat en grande surface où l’on trouve bien souvent que des miels européens. J’attache beaucoup d’importance à faire vivre les artisans de nos régions et en plus je suis sûr de la qualité de leur miel ?.
Consommer local c’est 1 valeur importante, et créer un outil pour faciliter cela c’est top ! Merci pour cette présentation !
De rien Marie ☺️
Faire le lien entre les besoins de chacun. Superbe exemple 😉 On a envie d’aller faire un tour sur cette Plateforme du Miel! Merci pour cette découverte
C’est un outil merveilleux pour créer le lien