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Dans cet épisode, j’interviewe André Wermelinger, président de l’association Free The Bees. Association suisse qui prône un retour à l’état sauvage de l’abeille mellifère. André nous explique comment il s’est mis à devenir critique envers l’apiculture intensive, pourquoi il s’oppose à certaines pratiques et comment il réintroduit l’abeille mellifère dans la nature avec son association.
En préambule
Les apiculteurs avec qui j’ai eu le plaisir de discuter ont parfois des objectifs et des pratiques apicoles très différents. Vous allez découvrir leur histoire, leur passion pour les abeilles et leurs techniques.
Chaque apiculteur a ses petits secrets, ses petits trucs et nous avons la chance qu’ils nous les partagent !
Bonne écoute et bonne immersion dans leur passion
Toutes les autres interviews sont disponibles sur cette page
Voici ce que vous découvrirez dans cette interview avec André et le rôle de l’association Free The Bees qui aide l’abeille mellifère à un retour à l’état sauvage
Présentation d’André, directeur de « Free The Bees », une association dédiée à l’abeille mellifère
André Wermelinger est directeur général et responsable de Free The Bees, il est suisse allemand.
Il est ingénieur et spécialisé en Lean Management, c’est une méthode de gestion de management qui vise à l’amélioration des performances de l’entreprise par le développement de tous les employés
Le métier d’André est d’analyser les chaines de valeur dans les entreprises.
En 2007-2008, André s’est aperçu qu’il y avait des problèmes avec la gestion des abeilles. Il a alors entrepris de faire le lien avec son métier d’ingénieur et d’analyse des fonctionnements des organisations.
André a étudié les abeilles, leur fonctionnement, les tâches des apiculteurs. Et au fur et à mesure de ses recherches, il a été étonné du traitement des abeilles par les apiculteurs qui recherchent à tout prix à produire du miel.
Avant d’entreprendre ces travaux, il avait déjà une idée de ce qu’est l’apiculture, mais c’était l’apiculture classique. Il voulait d’ailleurs commencer cette apiculture classique dans une propriété qu’il a dans un alpage en achetant une ruche suisse.
Il s’est ensuite plongé dans les livres apicoles et ensuite il est devenu très critique envers l’apiculture intensive. Si bien qu’il est devenu curieux sur l’essaim d’abeilles avant qu’il soit dans la ruche, en intéressant notamment sur la vie d’une abeille dans la nature et la vie naturelle d’une colonie d’abeilles à l’état sauvage.
C’est pourquoi son intérêt s’est porté sur l’apiculture forestière dans le but de pourvoir l’habitat le plus naturel possible aux abeilles. L’apiculture forestière est la création d’un espace dans un tronc d’arbre afin d’installer un essaim d’abeilles mellifères. Pour André n’y a pas assez d’habitats naturels des abeilles comme des arbres creux.
Free The Bees est ainsi créé. L’objectif de l’association est d’œuvrer pour le retour de l’abeille mellifère dans son milieu naturel.
Le but de Free the Bees est de sensibiliser les apiculteurs et également les consommateurs sur comment le miel est produit.
André m’a parlé de la méthode de retrait du couvain du Docteur Ralph Büchler dont j’ai pu trouver de la documentation en ligne.
Il y a 3 piliers de Free The Bees :
- Permettre un retour à la nature des abeilles de manière sauvage pour permettre l’évolution naturelle des abeilles. L’association fait le suivi de 189 essaims qui vivent dans la nature.
- Sécuriser la pollinisation. L’apiculture devrait être pourvoyeuse de pollinisation et pas forcément que du miel.
- Changer l’environnement pour permettre le retour des insectes : diminuer les empoisonnements. Il n’y a pas que les pesticides, mais également les polluants dans l’air, dans l’eau.
L’association créée des ruches troncs et des suisses tree également, ce sont des arbres creux créés par un menuisier. Free the Bees a un projet d’éducation de chiens afin qu’ils puissent détecter la loque dans les ruches.
André a 2 ruchers (comptant en tout entre 6 et 12 essaims) dont un rucher situé dans un alpage suisse qui est hors de beaucoup de polluants, il y a une meilleure nourriture, une meilleure biodiversité florale. Toutefois ce rucher souffre des mêmes maux que les ruchers plus proches des polluants comme le varroa.
André ne traite pas ses ruches contre le varroa et le miel ne l’intéresse pas.
Il a plusieurs formats de ruches différents, il préfère le format Warré
Les conseils d’André pour les débutants en apiculture :
- Bien réfléchir à ce qu’ils cherchent à faire
- Définir un objectif
- Se questionner s’ils veulent nourrir, s’ils veulent traiter
Selon lui, il ne faut pas chercher la rentabilité en apiculture
Pour terminer, André me partage que nous devons prendre exemple sur les abeilles, car une abeille seule ne survit pas, il faut penser collectif, penser selon le peuple, l’ensemble.
Livres recommandés par André
L’apiculture pour tous de l’abbé Warré (version en PDF, libre de droits et gratuite)
Lien
Free The Bees : Association le retour de l’abeille mellifère à l’état sauvage
[…] Association « Free The Bees » […]
[…] suisse « Free The Bees » défend cette approche et va même plus loin en créant des ruches directement dans des […]
[…] L’harmonie et la coordination au sein d’une colonie d’abeilles sont impressionnantes. Les 3 types d’abeilles remplissent leur rôle avec précision, permettant à la colonie de prospérer. La colonie a une organisation sociale très très poussée, et nous devrions nous en inspirer selon André de l’association suisse Free The Bees. […]
Je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir une apiculture intensive! Est-ce qu’il y a un label permettant de savoir si les abeilles sont bien traitées? En tout cas, je salue l’initiation de ce monsieur! Et rendre leur habitat naturel aux abeilles est une excellente idée!
Merci pour cet article. Il est intéressant de voir le cheminement de cette personne, d’ingénieur spécialiste dans le Lean Management, la réflexion le pousse vers les problèmes de gestion des abeilles. En discutant un jour avec un agriculteur, il m’avait expliquée comment les abeilles ventilent leur ruche quand il fait très chaud. Il est clair que les 2 mondes ne sont pas si éloignés que nous pourrions le penser au premier abord.
Pour avoir plusieurs amis apiculteurs, je ne connaissais pas du tout cette approche. mais franchement, permettre à l’abeille de retrouver son milieu naturel, c’est vraiment une super idée. Merci pour cette interview intéressante à plus d’un titre !