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J’étais tranquillement en train de siroter un cappucino dans le centre de Lyon lorsque j’entends des bribes de discussion : « abeilles » …. « miellerie » …. « apiculture bio » ….. « projet » 👂

Tous ces mots ont retenu mon attention, si bien que je suis allé discuter avec le jeune homme qui les avait prononcés.

Après quelques minutes de discussion, je me suis aperçu que j’avais devant moi un apiculteur très expérimenté, qui a de solides connaissances, un énorme projet et une certaine timidité pour le partager.

Je lui propose alors de casser la croûte à la maison et de venir me parler plus en détail de son projet et de l’interviewer.

C’est à peu près ainsi que c’est déroulé la rencontre avec Bertrand Audet.

Bertrand est âgé d’une trentaine d’années. Il est diplômé notaire depuis 2022 et son passe-temps le weekend est de s’occuper de ses « quelques » ruches. Il en a 190 !!

En préambule

Les apiculteurs avec qui j’ai eu le plaisir de discuter ont parfois des objectifs et des pratiques apicoles très différents. Vous allez découvrir leur histoire, leur passion pour les abeilles et leurs techniques. 

Chaque apiculteur a ses petits secrets, ses petits trucs et nous avons la chance qu’ils nous les partagent ! 

Bonne écoute et bonne immersion dans leur passion

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Interview avec Bertrand Audet, notaire et apiculteur avec 190 ruches

(J’ai utilisé un logiciel de transcription d’audio en texte. Certains mots ou phrases risquent d’avoir quelques imprécisions et je m’en excuse. C’est juste très long de tout retranscrire à la main 😜)

Guillaume : Bonjour Bertrand. Est-ce que tu peux commencer par te présenter s’il te plaît ?

Bertrand : Alors je suis Bertrand Audet, je suis à la fois notaire et apiculteur. J’ai commencé à avoir des ruches depuis 2010. Là j’en ai 190 qui sont bio. Donc je suis en bio depuis 2022. J’ai commencé ma conversion en 2021 et je suis en bio depuis 2022. Je pratique un petit peu la transhumance sur le miel de lavande. Quel type de ruche j’ai ? Donc je suis sur la ruche de la dandicadre, un peu le standard dans notre secteur en tout cas. Moi je suis donc je suis basé en Saône-et-Loire, j’ai des ruches en Saône-et-Loire et dans le Rhône et puis en Drôme pour la lavande.

Guillaume : Comment tu t’es formé ?

Bertrand : Alors j’ai pas de formation de base, en fait ça s’est passé un peu fortuitement, c’est à dire que mon grand père avait déjà des ruches et il a arrêté parce que les ruches sont mortes et en 2008, en allant installer, mon père est agriculteur donc mon père a installé des vaches dans un pré où il y avait ces fameuses ruches qui étaient laissées à l’abandon et donc je me suis, je sais pas pourquoi, pour quelle raison je me suis approché de ces ruches et j’ai vu qu’il y avait de nouveau de l’activité donc je me suis rapproché d’un apiculteur de ma commune et on a un petit peu échangé et puis moi l’idée de base à ce moment là c’était de transvaser ces rues dans de nouvelles parce qu’elles avaient été abîmées par je sais pas si c’était un pivet ou ce qui est… enfin elles étaient ouvertes quoi et donc du coup je me suis rapproché de cet apiculteur, on a échangé, il m’a montré… on a fait quelques journées avec lui, j’ai été récolté avec lui et puis du coup j’ai commencé comme ça en allant vers cet aviculteur. Après j’ai fait une formation à l’école vétérinaire, une formation de TSA, pour tout ce qui est au niveau santé de l’abeille. Mais sur le principe j’ai pas de formation de base type BPO3 ou une formation professionnalisante en apiculture

Guillaume : Donc tu peux commencer, enfin tu peux être apiculteur sans avoir fait cette formation. Est-ce que tu le considères comme pro ?

Bertrand : Non, je ne le considère pas comme professionnel. – OK.

Guillaume : Mais il n’y a rien d’obligatoire ?

Bertrand : Il n’y a absolument aucune obligation en termes de diplôme pour exercer l’obligation d’agriculteur. Ça va être juste par rapport aux DJA où il peut y avoir justement une bonification… Enfin non, il n’y a pas DJA s’il n’y a pas de diplôme… DJA : Dotation Jeune Agriculture. – Donc pour s’installer en tant que jeune agriculteur et obtenir les aides, il faut avoir au minimum un diplôme. Alors maintenant c’est en train de changer et je crois que ça va être basé également sur l’expérience. Ce sera un diplôme qui ne sera pas forcément en agriculture, plus d’expérience. Ceci fait qu’aujourd’hui quelqu’un qui sera typiquement, par exemple moi, comme moi, qui sera notaire pourra très bien, avec son diplôme de notaire et une expérience en agriculture, pouvoir obtenir les FJA sans avoir eu aucun diplôme en agriculture.

Guillaume : Ça je savais pas qu’on pouvait commencer la culture sans avoir de diplôme, enfin, même si tu veux, mettons que tu veux y passer pro, même ils vont pas te demander de diplôme, tu vas dire « bah de toute manière t’as des ruches, enfin t’as juste à faire, c’est juste une conversion administrative et c’est tout ». Tu peux y passer pro si tu veux.

Bertrand : Oui,  il n’y a aucune obligation. Il y a des obligations déclaratives, mais il n’y a aucune obligation d’obtention de diplôme par rapport au métier d’apiculteur. Mais l’apiculture en réalité générale c’est la même chose.

Guillaume : Ok. Et donc t’as 190 ruches et ça fait donc… l’histoire de l’apiculture pour toi a commencé en 2008 mais tu dis que ton début c’est en 2010.

Bertrand : Mon début est en 2010, c’est là où vous achetez ma première colonie.

Guillaume : Ok. Donc ça fait 13 ans. Comment ça a évolué ton nombre de ruches ? J’ai commencé avec 5 et au fur et à mesure de l’expérience aussi,

Bertrand : Ouais mais en même temps, c’est par ce biais là, c’est en augmentant régulièrement et en ayant… En fait à chaque fois, on gagne en réactivité, on analyse plus rapidement les choses Et en fait c’est ce qui permet que… Je pense que c’est une grosse erreur de s’installer du jour au lendemain avec 200 ruches, sans avoir au préalable, s’être un peu testé. Moi, il y a une chose que je fais depuis 3 ou 4 ans, c’est que je n’utilise plus du tout de gants. Je visite sans gants du tout, je récolte même sans gants. Et je trouve qu’en fait on n’a pas du tout les manipulations des abeilles, où on est beaucoup plus respectueux et beaucoup plus calme, et au final, même en termes de réactivité des colonies, elles réagissent pas du tout de la même façon, selon qu’on ait des gants ou selon qu’on ait pas de gants, parce qu’en fait on va être plus minutieux en n’ayant pas de gants. Et je trouve qu’on s’améliore grâce à ça aussi.

Guillaume

– Et par rapport aux allergies, j’ai souvent envie de dire que, à force d’être piqué, on peut développer une allergie aux piqûres, est-ce que c’est vrai ou pas ?

Bertrand

Au contraire, il y en a certains qui disent qu’à force d’être piqué, eh bien…

Guillaume : Ah déjà, c’est ça. Et une chose qui est sûre, c’est qu’on réagit de moins en moins au fur et à mesure des piqûres.

Bertrand : C’est-à-dire que moi aujourd’hui, quand je me fais piquer, ça me fait comme une… Enfin, ça fait comme si je me faisais pincer, mais j’ai pas de réaction allergique, que je ne veux pas avoir de gonflement, ou même une grosse auréole autour de la piqure, ou quoi que ce soit. Et par contre, par rapport aux réactions allergiques, en fait ça peut intervenir à n’importe quel moment. Je ne pense pas que ce soit lié au nombre de piqures, ça peut être… Et il y a des zones aussi qui sont plus sensibles que d’autres. Le nez, les oreilles… En fait les points d’acupuncture sont sans doute… on a sans doute un lien avec là où on est piqué.

Guillaume

– Oui, totalement. Je suis impressionné quand même de me dire que t’es notaire, enfin t’es notaire quoi.

Bertrand

– Là je suis diplômé notaire. – Tu es diplômé notaire.

Guillaume

Mais c’est impressionnant, comment t’arrives à trouver cet équilibre dans ton organisation ? Est-ce que tu travailles à 100% dans vraiment 5 jours par semaine ?

Bertrand

– Je suis à temps plein – Ok, c’est quand même une certaine organisation à voir entre… – Quasiment tout est week-end, ouais. – Quasiment tout est week-end, d’accord.

Guillaume

C’est impressionnant pour t’organisation.

Bertrand

– Je suis pas sûr que ce soit si impressionnant que ça. En fait, c’est aussi… En fait, j’ai toujours suivi ce rythme-là, donc je sais m’adapter à ce rythme-là. Et par exemple, pendant le Covid, j’ai pu visiter Miruche tout pendant la période Covid, puisque il n’y avait pas de limite de déplacement par rapport à la piqueture. Et en fait c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j’étais vraiment cadré pour faire toutes les semaines, de revenir toutes les semaines. Parce que si je revenais, du coup, par rapport à mon Eurush à l’époque, je revenais tous les trois jours, et ben en fait ça ne me laissait pas aller assez vite. Parce que j’avais, moi, mon raisonnement il est sur une semaine. Donc l’évolution d’une colonie, je la connais sur une semaine. et je la connais pas sur 3 jours. J’ai pas ce paramètre là, quoi. Je suis pas basé… Je suis basé sur un paramètre d’une semaine à une semaine, quoi.

Guillaume : Et on va parler plutôt vers la fin de l’interview sur ton projet de mielerie, mais là, pour ton objectif à long terme, ça serait… enfin c’est quoi ? Est-ce que tu devais avoir 300, 400, 500 ruches ? – Alors, oui… – Pour l’instant, tu sais pas encore.

Bertrand : Enfin, pour l’instant on va stabiliser un petit peu, mais l’objectif à terme c’est d’augmenter mon nombre de collègues, oui. C’est de pouvoir mettre en place un système, par le biais de la miellerie, dont on parlera après, de pouvoir salarier des gens, au moment où justement il y a une forte augmentation d’activité, et pouvoir… – Bah, augmenter en puissance parce qu’aujourd’hui, il y a aussi une demande, un miel importante. Donc c’est dommage de ne pas pouvoir les pondre en l’état, quoi.

pick up transport ruche
Le pick up de Bertrand

Guillaume : Et donc, ton miel, tu le vends à qui ?

Bertrand

– Là, c’est uniquement… C’est principalement des revendeurs. – Donc ça va être boulangerie, primeur, donc un magasin bio… – Oui, en fait ça tourne autour de ça, boulangerie, primeur, des petites épiceries. Et puis après je fais quelques marchés de Noël. J’ai un jardin de cocagne à côté de chez moi, donc un système de maraîchage avec de l’emploi, de la réinsertion par l’emploi. Et donc ils organisent des marchés toutes les fins de mois et… et… qu’est-ce qu’il y a d’autre ? – Donc oui, c’est surtout revendeurs. – Surtout revendeurs.

Guillaume

– Donc tu fais appel à un intermédiaire qui lui s’adresse directement au consommateur, et à part ça, tu fais quelques ventes directes ?

Bertrand

– Ouais. – Ok.

Guillaume

Et est-ce qu’on peut parler du prix ou pas ? Tu vends à combien ton kilo ? Je sais pas si c’est le genre d’informations qu’on peut donner ?

Bertrand

– Alors ça va, c’est assez variable d’un revendeur à l’autre, donc c’est pas évident de… – De donner une fourchette ? – Ouais. Je suis toujours questionné. En plus en bio. En plus en bio. – Alors après, mes tarifs sont généralement assez… assez compétitifs, je veux pas pratiquer des tarifs à 30 ou 40€/kg. Mais c’est peut-être 1€ sinon. – Ah, ok. – Parce qu’il y a d’autres marques qui ont été mises en place, qui pratiquent des tarifs très élevés, Et au final, il faut peut-être s’interroger parce que est-ce que c’est pas eux qui ont raison, dans le sens où en fait, si on inclut tous les coûts mis bout à bout, en fait, l’apiculture, enfin, la production de miel demande énormément d’énergie et énormément de de coûts cachés, qu’on envisage à peine en fait.

Guillaume

– C’est sûr que toi tu as une vision un peu différente parce que ton métier, tu es notaire, Et à côté, c’est pas ton… donc l’application culture n’est pas ton activité principale, c’est… – Non. – C’est l’activité secondaire. Donc t’as un peu… c’est vrai que t’as pas la vision où ça fait… enfin, c’est ton activité principale. Donc oui, peut-être que ça vient un peu biaiser le raisonnement.

Bertrand

Et que… oui. C’est vrai que la… je comprends la question, oui. – Après, il y a tout plein d’activités qui sont… où aujourd’hui un artisan, que ce soit dans le bâtiment, il va avoir des tarifs assez élevés par rapport à une qualification pas forcément énorme, et à côté l’apiculture ça demande de plus en plus de technicité, et pour autant finalement la rémunération d’un apiculteur elle n’est pas très élevée. Donc c’est bien de vouloir vivre de sa passion, Mais en même temps, il y a aussi une réalité économique qui est celle de beaucoup de personnes, c’est-à-dire qu’il faut bien rembourser l’empreinte de sa maison, des charges liées aux enfants, donc au final, soit c’est l’épouse qui ramène un salaire confortable, et l’apiculteur peut se permettre d’avoir des tarifs très raisonnables, mais est-ce que c’est la logique ? Je suis pas sûr.

Guillaume

– Et là pour l’instant, donc avec tes 190 ruches, on va rendre bien 200, qu’est-ce que tu vends ? Tu vends donc du miel, ou est-ce que tu vends autre chose ?

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Bertrand

– Alors pour l’instant c’est essentiellement du miel, ouais. – D’accord. – Donc là, j’ai envie de développer un petit peu le pollen, et puis la propolis, parce que ça c’est quelque chose d’assez… qu’on trouve naturellement, produit naturellement donc autant l’utiliser. Mais ça ira jamais vers la production Gilets Royal puisque c’est complètement notre métier et c’est pas ce dont j’ai envie de faire.

Guillaume

Tu vends des esseins aussi ?

Bertrand

Je ne vends pas d’esseins, non.

Guillaume

Et donc, une question c’est pourquoi ce chiffre de 200 ? Est-ce qu’à un moment tu es arrivé à un chiffre supérieur et après t’es redescendu ou à chaque fois c’est graduel ? Donc de 5 après 10 après 1… – Ah non, ça a toujours été graduel.

Bertrand

– Ça a toujours été graduel, ok. Donc on n’est pas… on est pour l’instant toujours sur une courbe qui augmente. – Ouais. – Ok. – Oui parce que là actuellement j’ai 190 colonies mais j’ai pas quand même 190 rushs de production. Y’a un grand max 150 rushs en production quoi. – D’accord. – Le reste c’est des esseins… des esseins soit à venir soit qui sont… qui sont à développer.

Guillaume

– Oui. Est-ce que tu t’es fixé un peu un ratio, ou tu vois un peu au gré des saisons ? Est-ce que tu te dis « bon ben je veux que deux tiers de mes ruches soient en production cette année, et les autres en train de les développer, ou tu as fait des essais artificiels ? »

Bertrand

– Non, je fixe rien par rapport à ça, parce que c’est vachement changeant d’une année à l’autre. Une année où on a un printemps comme l’année dernière, où ça démarre très vite, très tôt, enfin, pas très tôt, mais ça a été explosif au mois d’avril, où en fait, même les colonies qui pénèrent un petit peu se sont développées, et ont pu finalement faire une production de miel. Donc là, les « routes de production », on les « maximalise ». Alors qu’une année comme celle-ci, où ça avance, ça recule, ça avance, ça recule, En fait, les esseins qui sont en manque de développement, ils vont peiner, ils risquent de peiner pendant longtemps. Et malheureusement, à part nourrir fortement ce qui n’est pas forcément mon objectif, ces esseins-là, ils n’auront pas forcément une production cette année, mais peut-être que l’année prochaine.

Guillaume

– Je suis allé les voir hier et Rush, quelques Rush. Et la semaine dernière je me disais « cool, je vais pouvoir, je regarde la météo, je dis « bah ouais c’est bon, je vais faire ma visite de printemps » et hier, j’ai beaucoup trop froid, je vais pas me rendre aux questions, donc je viens d’être très en entretien aujourd’hui au chien, mais c’est vrai que parfois je me demande quand est-ce que… quand est-ce que ça commence en fait ?

Bertrand

Cette saison est un peu… – Ouais, a priori la semaine prochaine ça irait mieux, donc… – Ok, tout. – Voilà. – Alors…

Guillaume

Et… Comment tu t’organises, comment tu arrives à faire le suivi, justement, de tes ruches ? Est-ce que tu utilises un paquet crayon, est-ce que tu fais des suivis sur Excel, sur Word, ou sur une application spécifique ?

Bertrand

Alors non, pour l’instant j’ai pas mis en place de cahier ou de registre type… Les rouchers de Bessigny ont mis ça en place, avec un système de code-barres sur chaque ruche. Ça j’ai pas encore mis ça en place, j’y ai réfléchi à un moment donné, et après je me suis dit « non mais ça ira peut-être pas ». Pour l’instant ce que j’utilise c’est uniquement les toits des ruches, où je marque avec un marqueur posca ce que j’ai repéré, si j’ai repéré des choses, lors de la dernière intervention, donc ça va être l’âge de la reine, ça va être le développement de la colonie, ça va être est-ce qu’il y a des choses à repasser sur… les colonies à repasser, est-ce qu’elle est en manque de développement, est-ce qu’il y a beaucoup de verrouas à l’instant T, ça change deux choses là. Est-ce que c’est une reine à changer aussi ? Ça c’est une des choses que je marche sur mes toits.

Guillaume

Petite parenthèse par rapport au suivi il y a un applicateur que j’ai interviewé, qui s’appelle Damien, qui a développé une application gratuite en plus de SUI des ruches, qui s’appelle B-Cube, et là aussi ils ont un peu le même système, c’est pas un code-barre, c’est un QR code, chaque ruche a son QR code, tu viens avec ton téléphone, tu scans et après tu as ta fiche d’intervention. Et il y a un très bon… enfin l’application elle la trouve géniale. Tu peux l’utiliser sur téléphone mais c’est pas vraiment… c’est un peu… c’est… une… comment dire… c’est pas une application à proprement parler. C’est que tu vas sur un site internet et après tu as l’interface d’une application et tu peux faire ton suivi sur l’ordinateur. Et là il y a des… il est en contact avec le syndicat de Rokamado et des applications ToF Pro justement pour intégrer une e-cube dans leur exploitation. Voilà, donc vraiment, il faudrait que je te montre un peu si tu veux.

Bertrand

Le seul problème de genre de système, c’est la gestion d’un téléphone avec les mains dans la ruche, quoi. Parce qu’on a quand même beaucoup de propolis.

Guillaume

Et lui ce qu’il fait, il a un étui.

Bertrand

D’accord.

Guillaume

Il a un étui où il peut… T’as fait le dérangement sur son téléphone et lui, il a 10-15 ruches. Mais, je peux lui en parler, mais son métier à la base c’est développeur web, et à côté il a développé ce projet depuis un ou deux ans, et c’est génial, j’aime beaucoup. C’est vrai que quand il y a des demandes d’évolution, il les intègre très rapidement, et en fait il nous fait ça gratuitement, c’est intéressant.

Bertrand

Donc oui c’est juste mon travail. Après je trouve que les applications ça peut être vite un piège, parce que de ne pas perdre finalement trop de temps là-dessus, Après l’intérêt, et notamment ce qu’a mis en place la Rouge Sainte-Dubassinière, c’est le fait de pouvoir avoir tué des rennes. Et donc du coup, celui qui est éleveur, et qui veut estimer l’évolution de sa colonie par rapport à une lignée de filles par exemple, et là ça peut être intéressant effectivement de pouvoir tuer des filles.

Guillaume

– C’est basé sur le site où en fait quand tu mets tes codes de reine, tu peux les mettre directement sur son site, il y a une sorte d’intégration entre l’un et l’autre. Mais oui je comprends, d’avoir ses filles, entre mère-fille…

– Mère-fille et puis après… – Tu peux faire une division et… – D’avoir un site de ses filles et de les comparer, enfin oui, comparer des filles de plusieurs lignées différentes,

Bertrand

et puis ça permet de faire des pesées aussi parce qu’ils ont intégré une balance avec. – Ok. – Les balances de hausse, pas de la ruche. – Ok. – Au moment de la récolte quoi. – Au moment de la récolte, après tu dis « bon bah telle reine a produit tant de miel », c’est ça ? – C’est ça, ouais. Alors ça oblige à avoir, à systématiser, à systématiser, avoir les mêmes poids de hausse, les mêmes poids de ruche, parce que sinon c’est compliqué. – Moi souvent on dit ça, qu’il fallait, même quand je choisis un type de forme de ruche, ou un type de bois, il fallait se référer à ça parce que même si on fait une pesée pendant l’hiver, eh bien, on peut avoir deux ruches mais qui ont des bois différents. – C’est compliqué, oui.

Guillaume

– Et… J’avais une question au cours des dernières années, comment ta pratique de l’apiculture a évolué. Qu’est-ce que tu fais différemment ?

Bertrand

Alors au départ moi je suis parti sur des ruches 12 cadres donc ça j’ai rapidement évolué sur des ruches 10 cadres parce que c’était quand même beaucoup plus simple à manipuler. Et puis ça c’est depuis 2012 ou 2013 que j’ai changé. Et mon évolution principale c’est la mise en place du… qu’il y ait des charges bio. et en fait ce qui s’est passé c’est que en 2019-2020 je trouvais que les traitements à base d’amithraz étaient plus assez efficaces ou pas assez efficaces, et du coup je me suis dit « en fait il faut trouver peut-être une autre solution », et l’autre solution qui me paraissait plus adéquate en fait c’est l’encagement des rènes, donc encagement des rènes plus c’est le phallus phallus, et donc du coup j’ai mis ça en place dans l’exploitation. Alors c’est assez lourd à gérer parce qu’il faut encager toutes les reines et donc du coup ça prend énormément de temps, mais par contre c’est un avantage énorme c’est que les colonies elles repartent beaucoup plus belle et beaucoup plus tôt en saison suite à l’encagement. Ça permet aussi de changer des reines parce que malgré tout on a toujours un peu la main légère des fois en disant « bah cette reine là, elle est un petit peu âgée, mais finalement le couvrain n’aime pas, elle est assez beau, et donc du coup on la garde » et puis finalement, quand on l’encage on se dit « bah c’est dommage » et puis en fait la reine survit pas à l’encagement en fait. Il y a certaines colonies qui suppriment la reine quand elle est trop… d’elle-même, elles suppriment la reine quand elle est encagée. Et généralement… – Ils suppriment la reine quand elles sont encagées ? – Elles arrêtent de les nourrir ? – Je sais pas comment ça se passe exactement, mais c’est assez facile à avoir, en ce sens que quand les rennes sont marquées, on voit de quelle année elles proviennent, et en l’occurrence, toutes les rennes de 2 ans, 2 ans et demi, qui ont plus de 2 saisons en fait, généralement elles survivent pas à l’encagement. Et finalement c’est plutôt une bonne chose que, du coup il faut se dire que cette colonie là, elle est pas morte, elle serait peut-être morte dans l’hiver, parce que la reine aurait flanché, alors que là c’est les abeilles elles-mêmes qui l’ont supprimé, et du coup ça oblige à avoir quelques reines en réserve, mais du coup on se retrouve avec quasiment que des jeunes reines l’année suivante, enfin des jeunes reines, soit des jeunes reines de moins d’un an, soit des reines qui ont déjà une saison, mais du coup ça a dynamisé énormément les colonies, et après on se retrouve avec des ruges qui sont beaucoup plus fortes en début de saison, qui ont beaucoup moins de mâles, donc moins de mâles et moins de varroas, et c’est un cercle vertueux. Et je trouve que l’engagement, même s’il est super lourd à mettre en place, parce que ça nécessite d’ouvrir les ruges, de chercher la reine, d’engager la reine, ça a un avantage énorme au niveau de la gestion de l’exploitation, sur le suivi de varroas. Et puis l’autre avantage, c’est que on a tendance à un peu ignorer mais en fait on a tendance à parler d’efficacité d’un traitement et la fictivité par exemple des traitements à base de mitraille on dit qu’ils sont très efficaces mais ils vont être très efficaces sur une longue période d’action, sur au moins dix semaines. Alors que là, l’encagement, suite à l’encagement, on passe à la chine oxalique donc immédiatement après il n’y a quasiment plus de droits. Donc ça a un effet flash et c’est ce qui fait que ça casse la dynamique du varroa et au final les abeilles d’hiver elles se portent beaucoup mieux grâce à ce traitement que finalement un traitement à mitrace qui va être fait tard en saison. – Et l’engagement tu le fais à quel moment ? – L’engagement je le fais fin juillet début août. – Fin juillet début août, d’où l’idée d’avoir des rennes, il faut avoir des rennes en stock. Mais on en trouve encore chez les éleveurs, même mi-août, fin août, on en trouve encore. Donc en fait tu fais ta ricotte et juste après… Et juste après je me gage, ouais.

Guillaume

Et donc tu traites une première fois, tu traites et après t’attends que le pouvoir naisse et tu retraites.

Bertrand

Et je retraite en hiver, non.

Guillaume

Non, je veux dire, tu traites une fois juste après un gagement et après t’attends deux semaines que le pouvoir naisse à nouveau pour traiter.

Bertrand

Non, je traite qu’une seule fois.

Guillaume

– Qu’une seule fois ? – Ouais. C’est ce qui est préconisé par les vendeurs de médicaments,

Bertrand

soit Vetoferma ou l’autre, j’ai plus le nom en tête… – Pour emmener au oxymy ? – Oui, oxymy de Vetoferma, et l’autre c’est Apibioxal, et Apibioxal, je sais plus quel laboratoire c’est, c’est les laboratoires estins je crois. Je crois que c’est ça. Et les deux préconisent un seul traitement après le décagement. Après le décagement ? Ouais. En fait ils considèrent qu’il doit y avoir qu’un seul traitement par cycle d’abeilles. Donc en l’occurrence les abeilles d’été et les abeilles d’hiver. D’accord. Et donc une fois que tu es en cage, tu attends combien de temps pour faire le traitement ? J’attends 24 jours. Tu attends 24 jours, ok. Donc oui, c’est en régime alentour. D’accord, d’accord. Je pensais qu’il y avait en moins deux traitements. Ok. Donc tu attends 24 jours. Ok. Donc à ce moment-là, Donc, tancage, t’attends 24 jours, comme ça le couvain est né, tu dégages la reine et là juste après tu traites. – Donc, c’est à peu près 5 millilitres par… – Ouais, par dégouttement, ouais. – Ok. D’accord, et en isopropane ? – Ça peut être combiné aussi avec un prélèvement de couvain, puisque du coup, comme la reine s’arrête de pondre, il n’y a plus nécessité d’avoir la spécificité de pondre du couvain dans la ruche. Et donc du coup on peut également faire des essreins à cette période là. C’est notamment ce que les italiens font. Souvent ce qu’ils font, ils retirent du couvain à ce moment là. – C’est un très simple méthode. Et en hiver tu traites ou pas ? – En hiver je retraite une fois, ouais. – Tu retraites une fois, ok. – Hors couvain quoi. – Vers fin décembre ? – Fin décembre, début janvier. En fait ça suit souvent le cycle de la croissance des jours. La décroissance des jours. – Ouais. Et en fait, souvent c’est vers fin décembre qu’on est à peu près sûr de ne pas avoir de coups d’encore. – Ouais. Ok. – Enfin, dans notre région. – Très bien. La méthode d’engagement, en plus en traitant une fois, ça m’a l’air plutôt… Enfin, ça a l’air plutôt simple en plus. Plus simple que les autres méthodes dont j’avais entendu parler. Non, c’était pas un petit point de fourchette et tu… – Alors ça, je l’utilise aussi pour… j’utilise sur les rochers qui sont… enfin, le rocher en l’occurrence, qui sont sur la lavande. Je récolte, je gratte le couvain, parce qu’il y a quasiment plus de couvain, et le peu de couvain qu’il peut y avoir, de toute façon il est forcément infesté de l’endroit, donc plutôt que de s’embêter, je gratte le couvain, et là je passe un traitement, je fais un traitement asthéoscélique.

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Guillaume

– Ok. D’accord. Et il faut gratter profondément ou pas ? Ou de manière superficielle pour ouvrir ce trou d’isopercule ?

Bertrand

euh… je gratte… non, il faut pas profondément. Au fait, j’utilise la même fourchette qu’on utilise pour des opères pulées.

Guillaume

– Oui, t’as fait ça, oui. – Mouais.

Bertrand

Après, quand on y retourne une semaine après, pour vérifier, on voit bien que… elles ont… ça les peine quand même, hein. Elles ont quand même énormément… enfin… elles ont quand même tout nettoyé, le cadre, et elles rabotent… elles rabotent plus que… plus que d’habitude quoi. Il reste vraiment que la marque de l’Opercul mais pas… elles ont retiré plus que ce qu’elles font d’habitude quoi.

Guillaume

– D’accord. Ok. Par rapport à tes… l’échec ou les échecs que tu as pu avoir depuis donc, que tu es très en pratique ?

Bertrand

– Je pourrais pas dire que j’ai vraiment eu une grosse échec, après il y a plein de petits… c’est plus un enchaînement de petites erreurs qui font que… on essaie de s’améliorer quoi. Par exemple en 2021, il y a des ruches qui sont passées à deux doigts de mon hémophare. Là j’y fais beaucoup plus que les attentions en ce moment par exemple. Il y a des petits échecs, des choses toutes bêtes, mais par exemple lors de la récolte, ça m’est arrivé des années de récolter du pollen, et de le trouver trop compact. Et de me dire « bah tant pis, il a pris l’eau, je vais le laisser aux abeilles ». Et en fait, ce qui se passe, c’est que si on donne du pollen à une colonie orpheline, automatiquement elle tourne bourdoneuse très très rapidement. Parce qu’en fait ça déclenche la ponte des abeilles, et en très peu de temps, elle devient bourdoneuse. – D’accord. Enfin, est-ce que tu as eu d’autres échecs, à part les demandes de faim et… – Bah d’autres échecs, ça peut être des hivernages, qui ont été peut-être pas assez lourds, ça va être des colonies qui ont peut-être été hivernées trop petites. Bon après on essaie d’en tenir compte au fur et à mesure des années.

Guillaume

Et jamais t’as eu un moment où t’as perdu un quart justement de ton cheptel ? C’est jamais arrivé ? Non c’est jamais arrivé de perdre autant de colonie ouais. Parce que comment t’as fait pour trouver tes emplacements pour le recherche. En plus en étant habilisé bio, tu dois respecter…

Bertrand

Enfin ça fait partie qu’il y ait des charges d’être dans une zone avec des agriculteurs certifiés bio à côté. Alors certifiés bio ou qui font de l’élevage. Ah oui, ils font de l’élevage. En fait il faut pas qu’il y ait de culture conventionnelle à proximité. D’accord. Et comment t’as fait pour trouver ces endroits là ? Est-ce que t’as regardé sur une carte ? Alors dans mon secteur en fait il y a beaucoup de zones… on est vraiment dans une zone d’élevage où il y a peu de cultures conventionnelles, type caussards, tournesols, enfin de plantes bénéfaires en tout cas, donc on n’est pas tellement dérangé pour mettre en place, toi qui es déchargeur du bureau. – Et pour les ressources à côté, comment t’as su que c’était un bon endroit pour mettre les ressources ? – Après c’est regarder où est-ce qu’il y a des acacias, et ça c’est quand même, dans notre secteur, c’est quand même une idée hyper importante, parce que s’il y a de l’acacia on va avoir une bonne saison, s’il n’y a pas d’acacia, généralement c’est une mauvaise saison. Puis après c’est de regarder s’il y a des refours en eau à proximité, type un petit cours d’eau, même pas forcément une rivière mais simplement des petits cours d’eau qui passent à proximité pour avoir un qualité de l’eau constamment. Et puis après c’est des zones généralement qui sont… on a beaucoup de… on a une partie qui est en viticulture dans notre secteur, et l’idée c’est de se mettre en dessus de ces zones là, parce qu’on bénéficie de l’ensoleillement, mais dans le même temps on n’a pas le traitement des vignes ici, il y en a. Et puis c’est des zones généralement qui sont un peu presque laissées à l’abandon, dans le sens où c’est des zones de friches où on va avoir de l’acacia, des ronces, souvent du châtaignier et donc du coup des zones

Guillaume

qui sont finalement assez militaires. – Ok. Tu as déjà eu des vols de ruches ? – Oui ça m’est arrivé en

Bertrand

2018, je me suis fait voler deux ruches. Deux ruches qui étaient en plus les plus éloignées du ruché. – Ok. Et depuis t’es… – Pour l’instant j’ai pas eu de nouveau vol.

Guillaume

– Ok. Une ruche ça va. On va rien faire. J’ai souvent sur vos Facebook des agriculteurs et il y en a qui rafrontent… mais qui se font voler des dizaines de ruches. C’est impressionnant. Et des dégradations t’en as eu ? – Ouais des dégradations non pour l’instant j’ai jamais eu ouais. – D’accord. Et par rapport aux investissements ou matériel que tu utilises en tant qu’épiculteur, de quoi tu es particulièrement content ? Alors l’investissement que j’ai, que je regrette le

Bertrand

moins au final, c’est l’achat d’un pick-up. Parce que du coup j’ai acheté un pick-up aménagé, donc aménagé avec un plateau ridèle à l’arrière, et ça m’a coûté un bras quand je l’ai acheté, mais par contre ça permet d’avoir énormément de place à l’arrière pour pouvoir charger des ruches, des ruches ou des hausses. C’est aussi ce qui m’a permis de pouvoir augmenter mon shelter parce que c’est plus simple de déplacer des colonies avec un matériel adapté. Pour récolter c’est aussi pratique, c’est quelque chose qui peut passer en tout terrain donc on peut avoir des ruches un un petit peu excentré sans trop de problèmes et puis c’est assez confortable au quotidien pour travailler. C’est quoi comme modèle ? C’est un Toyota Hilux. Toyota, ok, et donc à l’arrière ça a été aménagé ? A l’arrière c’est un plateau ridèle, donc du coup je peux mettre 15 roues chaples là, donc prendre l’une sur l’autre. C’est un peu comme le chien de Léon qui monte dans C’est un peu le même que celui que son associé avait acheté.

Guillaume

D’accord.

Bertrand

Parce que des rands c’est un Isuzu, je sais plus quoi.

Guillaume

Après t’as une bâche ?

Bertrand

Ouais alors moi j’ai pas de bâche. Alors le seul problème, l’inconvénient de ce type de pick-up c’est que tout ce qui est léger c’est compliqué. Donc les cartons, les sacs plastiques, il faut éviter de les mettre en arrière parce que généralement on ne les retrouve pas à l’arrivée. Je comprends que l’achat d’un pick-up soit un problème. Comme ça tu as juste à le garer juste à côté de ton rocher et tu as moins de manipulation. Ouais c’est ça ouais.

Guillaume

T’as jamais eu de problème de dos justement à force avec 200 roches quand même avec les offres ?

Bertrand

– Si, ça m’arrive, ça m’arrive des fois, ouais, mais… Bon après j’ai essayé d’adapter les ruchés justement, de ne pas avoir des ruchés palettes, mais plutôt des ruches qui sont installées sur des chevrons à 40-30 mètres du sol. Mais après, il faut essayer de pas trop… d’être raisonnable un petit peu, mais c’est pas toujours évident. Ce qui est le plus compliqué, c’est les transhumances. Les transhumances, c’est quand même des charges assez lourdes. Alors à terme, j’envisage d’acheter un chariot-élévateur électrique. Donc ça on va voir. Mais c’est sûr que c’est un problème. En termes de charge, en plus on ne se rend pas bien compte de ce que ça peut péser. mais 70 os de miel pleine, ça pèse rapidement plus d’une tonne quoi. Et en cumulé sur une saison, je pense qu’on porte un certain nombre de… des charges colossales, ouais. – Ouais, ça m’a fait le paradis.

Guillaume

J’avais lu dans un bouquin que les deux plus grands amis, et également les ennemis ce sont les yeux et le dos. Donc le pick-up, pour ton meilleur achat. Une chose à laquelle ils doivent faire attention, prendre garde, Et mettez celui qui devrait avoir, une vigilance à avoir ou… Il y en a qui était… Il y en a qui… qui vous dit aux apiculteurs « prenez votre temps, ne n’allez pas voir votre ruche si vous avez un rendez-vous juste après, parce que de toute manière, quand on va voir ses ruches, ça met toujours plus de temps que ce qu’on pensait à l’origine. » t’as une personne qui aimerait bien commencer l’apiculture, qui a très peu de connaissances, voire aucune, quel bouquin tu lui mettrais en train de donner ? les deux ou trois livres que tu veux en mettre ?

Bertrand

– Le livre de référence en épiculture, c’est quand même le « Traité Rustica », où là on a tout. Alors après c’est pas un bouquin… C’est plutôt quelque chose… C’est pas forcément quelque chose à lire d’une traite, c’est plutôt quelque chose qu’on va aller chercher en fonction de ce qu’on a besoin. Et après, moi quand j’ai commencé l’épiculture, mon grand-père, donc c’était mon grand-père qui avait des ruches, et du coup il avait quelques bouquins d’apiculture. Il m’a donné le livre d’Edouard Bertrand qui s’appelle « La conduite du hauchet ». C’est un livre qui est du début du 20ème siècle, donc 1903 je crois, il a été publié la première fois. Et au final c’est assez impressionnant parce que l’apiculture n’a pas tellement évolué. Alors il n’y avait pas de vauvois à l’époque, mais au niveau de la conduite des ruches, le nourrissement existait déjà, alors qu’on a l’impression aujourd’hui que c’est quelque chose de différent, mais en fait ça existait déjà au fin 19e. Le travail aux ruchées, les connaissances des rênes, des colonies, c’était déjà acquis. Ça a changé par rapport à tout ce qui tourne autour du Varroa, mais sinon, la quasi-totalité des éléments sont à l’intérieur. Alors il n’y a pas de Varroa, mais par contre, il parle de l’arc-arien, d’un autre arc-arien, qui s’appelle le Pou de l’Abeille, qui est sous la même forme, qui n’existe plus a priori, notamment suite au traitement Varroa, mais qui était à l’époque présent dans les colonies.

Guillaume

– D’accord.

Bertrand

– Qui va à Varroa avant… – OK, il y avait déjà un acueillant qui se fixait sur les abeilles avant l’arrêt de Varroa. Mais qui était beaucoup moins parasitaire et qui était indigène à l’abeille, donc qui… – Oui, c’est un problème. C’est un peu… Ah je me souviens il y a eu un hôte naturel c’est L’apis cerana. Après il y a toujours des bouquins qui peuvent s’adapter au rythme de la décente, qui sont assez intéressants. Le livre de Jean Riondé, « Mois par mois », si je ne dis pas de bêtises, il est assez intéressant.

Guillaume

– Quel conseil tu donnerais à une personne qui veut se lancer dans l’apiculture ? Quel conseil devrait écouter, et quel conseil ne devrait surtout pas écouter ton conseil ?

Bertrand

– Alors les conseils qu’il faut… Ouais. Le premier conseil je pense que c’est la formation en fait. Il faut d’abord se former avant d’acheter une ruche, voir aller à des formations pratiques. Et après acheter une ruche, une ou plusieurs ruches, mais en tout cas, commencer par la formation. Je pense que c’est la base. Et la pratique de l’apiculture est de plus en plus technique, donc c’est un peu malheureux de ne pas pouvoir… de ne pas connaître… Moi j’ai… en tant que technicien sanitaire apicole, maintenant je suis plumé. J’ai fait des visites avec des apiculteurs, j’aurais montré leur règle, ils avaient jamais vu de run de leur vie presque. Et donc je trouve ça un peu grave de vouloir faire de la pique culture sans ouvrir ses ruches, en se contentant de mettre des hausses, je pense que c’est pas ça la pique culture. Je pense que la pique culture c’est d’ouvrir sa ruche, de savoir lire à quel niveau de développement elle est, qu’est-ce qu’il y a comme problème, s’il y a un problème, et ça passe d’abord par la formation, et ensuite d’acheter des ruches, pas acheter une colonie, et ensuite de s’intéresser à la formation.

Guillaume

– C’est la première fois que tu as vu des personnes qui avaient quasiment aucune connaissance en agriculture ?

Bertrand

– Très peu en tout cas.

Guillaume

– J’ai déjà échangé avec quelques applicateurs comme ça, où ils me disaient « ah j’ai 20 ruches, j’en ai perdu 10, bon bah ok, je vais me refaire ». Et j’ai du mal avec ces raisonnements où, moi à partir du moment où tu perds des ruches, très bien, mais pour moi il faut étudier un peu. Il faut essayer de voir c’est quoi les raisons, c’est quoi les symptômes, est-ce qu’il y a des cadavres d’abeilles ou pas, pour essayer d’aller d’approfondir. De voir est-ce que c’est notre faute ou est-ce que c’est une faute plutôt extérieure. Parce que perdre des ruches sans en apprendre, pour moi c’est en perdant deux fois, voire même plus parce que toutes les colonies qui viendront après, certains se disent « ben non, il y a 30%, 35% ou 40% de taux de perte en général, et on met la catégorie des mortes dans cette statistique et on dit « ouais, ça en fait partie, c’est tout ». Et je trouve ça dommage de ne pas essayer d’avoir cette technicité, d’avoir cet oeil, et d’aller chercher, pour essayer de voir ce qu’on peut faire différemment. Je trouve ça vraiment dommage.

Bertrand

– OK.

Guillaume

J’ai deux autres questions avant de parler de ton projet de miéderie. C’est quand tu te sens submergé parce que tu as affaire avec tes ruches, T’as l’entretien, t’as le printemps qui a démarré plus vite que prévu, t’as énormément de choses à faire, comment est-ce que t’arrives à prendre du recul et te dire « ok, voilà par quoi je vais commencer, voilà un peu l’ordre des choses que tu vas suivre ».

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Bertrand

– Bah justement, c’est justement ça, c’est faire un choix de priorité par rapport au travail sur le rocher. Donc typiquement, si je suis dépassé par l’herbe par exemple, je considère qu’il vaut mieux être dépassé par l’herbe que dépassé par l’évolution des colonies. si je dois faire des esseins à l’instant T et qu’il y a de l’herbe à couper, peu importe, je vais faire mes esseins, et tant pis pour l’herbe. Et en fait c’est prioriser ces activités au niveau du haucher pour pas être débordé, et puis, enfin, débordé, ça empêchera pas d’être débordé, mais en tout cas de pas être débordé, enfin, de pas se faire dépasser par l’évolution des colonies, et d’avoir des colonies qui finissent dans les arbres. Et puis justement, c’est d’essayer d’anticiper au maximum, donc de préparer un peu Sirius en un main, d’avoir des cadres en amont de près déjà serrés. Et puis ça va être aussi, moi j’essaie d’anticiper au niveau de tout ce qui est sémage, j’essaie parce que c’est pas parfait, c’est pas fictif, Mais en tout cas, une colonie qui est forte à un instant T, s’il n’y a pas une mielée en face, je vais par exemple la ponctionner en faisant un essai avec. Et je vais avoir… Le fait que j’utilise l’encagement et que j’ai un point d’orgue, c’est de travailler beaucoup avec des jeunes rennes, j’ai un petit peu de marge on va dire, dans le sens où elles s’essaiment un peu moins, et donc je peux plus facilement les contrôler.

Guillaume

– D’ailleurs, tu avais dit avec quelle race d’abeilles tu fonctionnais ?

Bertrand

– Alors moi j’ai pas une race d’abeilles en particulier, je travaille avec de la Buckfast, je travaille avec une sélection massale qui a été mise en place par Marc Subirana, et je travaille également avec des éleveurs qui travaillent en Buckfast avec des mâles caucasiens. – D’accord.

Guillaume

Et pour ça, dans un même rocher tu peux avoir plusieurs races ? – Dans un même rocher je peux avoir plusieurs races, oui. – D’accord. – Et il n’y a pas un phénomène de métissage qui peut se faire ?

Bertrand

– Alors après moi je travaille les éleveurs, je les laisse pas. Donc en fait j’ai pas trop ce problème. Alors après il peut y avoir un métissage mais moi je m’adapte à ça quoi.

Guillaume

– Et toutes tes rennes à chaque fois tu laisses pas les abeilles élever leurs propres rennes ?

Bertrand

À chaque fois tu fais en sorte… – J’ai… soit j’utilise des rennes vierges, soit j’utilise des rennes fécondées, mais je… j’incorpore forcément un produit de levage. – Ok.

Guillaume

En fait, toi on commande un stock énorme de rennes.

Bertrand

– Bah, pas un stock, non, mais… mais oui, j’en commande 200 sur la saison, à peu près. – 200 sur la saison, oui. Ok.

Guillaume

Si tu devais recommencer l’apiculture de zéro, qu’est-ce que tu ferais à nouveau, et qu’est-ce que tu ferais différemment dans ton approche ? Par rapport au type de jeu, je te parlais tout à l’heure du format de 12 cadres, et t’es passé au format de 10 cadres, donc là je pense que tu repasserais sur du 10 cadres. Est-ce que tu ferais des choses un peu différemment que ta manière de pratiquer aujourd’hui ?

Bertrand

Je pense que l’essentiel c’est la formation pratique. Après, qu’est-ce que je changerais ? Je sais pas si je changerais des choses. Parce que le 12 cadres, ça avait un avantage, c’est que ça laisse du temps à l’essai mage. elles mettent plus de temps à s’aimer. Après, la problématique c’est que pour l’été passé c’est compliqué, et au niveau des hausses aussi c’est compliqué parce que c’était pas un format standard, on pouvait pas utiliser les grilles irènes, y’a pas forcément les grilles irènes qu’on veut, pour les plateaux c’est pareil, donc c’était plus standard de faire du viticulture. Après, qu’est-ce que je changerais ? Peut-être que je me fermerais plus au départ, Il faut trouver la bonne formation qui corresponde aussi à une formation… Je pense qu’il faut que la formation soit très orientée et pratique, parce que c’est… malgré tout, c’est quand même la base de la culture, quoi. C’est voir et comprendre les colonies de la vie, quoi. – De développer l’œil, hein. C’est sûr. Ok.

Guillaume

Et maintenant, par rapport à ton projet de miellerie, donc tu souhaiterais… là, pour l’instant, t’as combien de bâtiments ?

Bertrand

– Tu loues des bâtiments ? – Alors pour l’instant je loue une miéderie. – Tu loues une miéderie, oui. – Et j’ai une partie stockage qui est à une dizaine de kilomètres de la miéderie, là où je stocke des ruches en attente, des ruches vides, et des hausses qui sont avec des quatre cirés.

Guillaume

– D’accord. Et là ton but ce serait donc de créer une miéderie où tu aurais ta miéderie et ta zone de stockage en un seul bâtiment.

Bertrand

– En un seul bâtiment, oui.

Guillaume

Et donc tu veux créer des bâtiments de bouton, c’est ça ?

Bertrand

Je veux créer un seul bâtiment.

Guillaume

Tu veux créer un seul bâtiment. T’as déjà un terrain ou pas ?

Bertrand

Non, pour l’instant non, c’est pas fixé.

Guillaume

Donc les manières de créer ce bâtiment-là, tu m’avais dit que le projet est un peu particulier parce que tu voudrais une manière de construire des matériaux assez spécifiques. Tu m’avais parlé de la paille, c’est ça ?

Bertrand

ce que je voudrais utiliser c’est le maximum de matériaux que vous disposez. C’est-à-dire une structure en bois avec de la stature bois, une isolation pour partir en paille, pour partir en laine de bois, et ensuite d’installer un mur remplissant à l’intérieur pour faire un mur de masse. Et puis au niveau des matériaux, c’est ça. et du bardage bois, et ce que j’aimerais c’est donc utiliser du bardage d’acacia pour sur la partie magasin en tout cas, pour rappeler l’arbre qui est qui est emblématique de la piqure, mais qui est également aussi un super bois en termes de en termes de bardage, puisque c’est un bois qui est classé classe 4 donc qui est exposable à l’extérieur, encore plus que du Douglas ou des matériaux qui sont pour le coup classe 3. Ok.

Guillaume

D’accord. Et tu aimerais également mettre toute une zone de panneaux solaires photovoltaïques ?

Bertrand

Non, j’aimerais que, ouais, tout le toit soit couvert de panneaux photovoltaïques. Et l’idée, ce serait d’autoconsommer la partie photovoltaïque et de revendre le surplus à EDF ou à un autre fournisseur d’électricité.

Guillaume

Et tu voudrais mettre un magasin aussi ?

Bertrand

Oui, il y aura un magasin. – Il y aura un magasin. Donc ça ferait… – Un magasin. – Stécage, miéleri, magasin… – Mais pas un magasin d’apiculture, un magasin uniquement de produits de la ruche issue d’exploitation. – Oui, oui, oui. Enfin non, mais tu veux peut-être pas vendre des ruches… – Non. – …mais c’est que des produits de la ruche. D’accord. – Alors l’idée c’est d’avoir… Ce serait d’avoir un magasin qui soit à la fois… à la fois un lieu de vente, mais aussi un lieu d’explication du métier d’apiculteur. Et puis depuis ce magasin, l’idée c’est d’avoir un couloir qui… depuis ce magasin, de permettre à la clientèle d’accéder à un couloir qui disservira toutes les pièces de production, donc en l’occurrence une chambre chaude, une salle d’extraction, une salle de conditionnement, et un atelier de transformation, un pas d’épices, un produit de la ruche, tout ce qui est aux bases de poly, des choses comme ça.

Guillaume

– Et tu connais à peu près la superficie dont tu aurais besoin ?

Bertrand

– 500 m². – 500 m² ?

Guillaume

– Oui, parce qu’après, il faut le voir, parce que ton nombre de ruches étant évolué, avec le stockage des ruches, oui, ok.

Bertrand

– L’idée, c’est de construire un bâtiment, mais qui soit fait une fois pour toutes. N’essayez pas à revenir dessus, à en rajouter des bouts… – On met plus de tension et tout ça. – Oui, voilà. et d’avoir une cohérence globale dès le départ. Avec quand même, oui, que la structure soit là et au fur et à mesure à l’intérieur. Alors à l’intérieur, ce qui est prévu c’est d’avoir une partie tampon, avoir une partie qui sera en aceture bois mais pas isolée, qui pourra permettre de, en gros sur une longueur de 10 mètres, de pouvoir évoluer, de pouvoir éventuellement intégrer à terme un atelier de gelée royale si je m’associais avec un autre apiculteur qui faisait des jeux royaux, ou à faire un atelier par rapport aux poêlenes, d’avoir une marge, si besoin est, de pouvoir modifier le bâtiment sans avoir à modifier la structure. – Oui, frère. Le squelette sera là, et après au fur et à mesure tu agences avec… Bah le magasin je pense que ce sera pas tout de suite, mais… – Le magasin si, c’est prévu de le faire, j’ai l’avis de la bouffe, oui.

Guillaume

– D’accord. Ouais parce que là la partie, ne serait-ce que dont tu aurais besoin, c’est le stockage et la partie extraction.

Bertrand

– Ouais. – Ou là ça serait… ok. – La partie magasin aujourd’hui, elle manque dans le sens où j’ai pas de lieu pour expliquer ce que c’est que l’apiculture, comment ça se fait. Et il y a une clientèle qui achète des produits en grande surface, enfin en grande surface ou même dans les magasins bio, qui aime avoir l’explication autour du miel, finalement, c’est presque bête, mais elle achète presque plus l’explication que le produit lui-même. -Oui. Oui. Oui, parce que c’est… Il y a toute l’expérience autour, tout l’univers qui tourne autour. -Et c’est assez fascinant quand on est en marché, d’expliquer aux gens comment on produit par exemple le miel de lavent. Et en fait, on a l’impression qu’on les a tellement emmener sur notre domaine que finalement ils achèteraient le produit même s’il était à un prix exorbitant, ou même si ça ne correspondait pas à leur voût. En fait, ils achètent l’explication autour du produit. L’histoire, l’expérience, oui.

Guillaume

Et pour ce projet, pour l’instant, t’en es où ? Et tu voudrais le faire quand ?

Bertrand

Alors, pour l’instant j’en suis à attendre des devis des entreprises. J’ai déjà une partie des devis, mais pas tout.

Guillaume

T’as fait ton cahier des charges déjà ?

Bertrand

Donc il y a les charges… Pour dire ce que tu voudrais dans le bâtiment… Oui, exactement. Et donc là, j’en suis en phase de devis. Et l’idée, ça serait de commencer la construction en 2024.

Guillaume

Ok. D’accord. Et avec la partie de lever des fonds, tu m’avais parlé de la plateforme Mimosa pour lever des fonds.

Bertrand

Donc oui, ça sera encore en cours là. Donc l’idée c’est de lancer une campagne de financement participatif pour financer une partie de la construction de la maîtrise.

Guillaume

Ok. Et est-ce que tu aurais besoin de contacts ou autres, des personnes qui s’y connaissent en construction ou une personne avec qui tu voudrais être associé ? Est-ce que tu aurais une demande particulière ?

Bertrand

Alors l’association, je suis pas fermé à l’association et ça y’a pas de soucis. Pour la construction en tant que telle, j’ai pas vraiment besoin de… Moi j’ai fait un peu le tour, j’ai essayé d’aller voir aussi ce qu’ont fait d’autres apiculteurs. Pour l’instant un bâtiment qui intègre tous ces paramètres là, c’est à dire une construction bois, l’installation de panneaux photovoltaïques, et un magasin de vente sur place, je n’ai pas trouvé d’exemple qui intègre tous ces paramètres. L’autre point que je voudrais mettre en place par le biais de ce bâtiment, c’est de mettre en place le réemploi du verre. C’est une chose assez importante en termes de dépenses énergétiques, sur la dépense globale d’une exposition. Et je trouve énormément dommage d’avoir à recycler du verre alors qu’en fait on pourrait l’employer en mettant en place un circuit de collecte du verre à chaque fois qu’on livre du miel. Et je trouve dommage de ne pas le mettre en place. Et justement c’est dans ce bâtiment j’aimerais avoir une salle spécifique pour le lavage du verre et pour faciliter leur emploi avec un outil adapté. D’accord, pour les personnes qui viennent de le moment, avec leurs propres pots de verre, enfin je l’ai pas, mais comme vous étiez entendu. Non, l’idée c’est que l’actuellement j’achète des pots verts en balette, le prix a explosé avec le l’énergie. Et ce que je voudrais c’est mettre en place au fur et à mesure, donc moi actuellement je livre mon miel à des revendeurs, de laisser à disposition mes caisses, des caisses en plastique que j’utilise pour la livraison, leur laisser sur place pour qu’ils collectent eux les verres des précédentes ventes et que du coup à chaque fois que je retourne livrer et je récupère une partie du verre que j’ai déjà, que les clients ont ramené au magasin. – D’accord. – Donc l’idée avec ces catarmes du coup, ce verre ne soit plus recyclé mais réemployé, sachant que le réemploi, même si c’était par le biais d’un intermédiaire qui collecterait ce verre pour le nettoyer, pour le remettre dans le circuit, le ratio entre le recyclage et le réemploi c’est de 1 à 5. Donc en fait le recyclage consomme 5 fois plus d’énergie que le réemploi.

Guillaume

D’accord.

Bertrand

On a changé le transport, le fait de stériliser, enfin de nettoyer donc stériliser. Ouais, l’énergie qui est nécessaire au nettoyage du verre pour le réemploi. Encore plus avec l’éco-énergie qui est rewardée, donc ça crée des écarts encore plus importants. C’était une de mes nouvelles idées pour le verre. Alors il y a déjà des applicateurs qui ont commencé à le mettre en place, mais de façon… sur des petites unités. L’idée ça serait de le mettre en place sur quelque chose d’un petit peu plus grand, et d’avoir vraiment un protocole strict en matière d’hygiène, et de vraiment stériliser le versant. – D’accord. D’accord.

Guillaume

Très bien. C’est génial comme projet. Et donc pour l’instant, tu es en phase de devis, tu ne recherches pas de contacts particuliers, à part pour le financement, donc tu es en contact avec Mimosa, donc ils sont en train de t’accompagner, tu as fait une sorte de page projet chez eux ?

Bertrand

C’est ça, ouais.

Guillaume

Ok. Merci beaucoup, Bertrand.

Bertrand

Merci.


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