La connaissance sur les maladies qui affectent les abeilles et comment les prévenir et les traiter est une compétence qui, aujourd’hui, doit être maîtrisée par l’ensemble des apiculteurs.
Auparavant l’apiculteur n’avait besoin que de :
- connaître l’abeille
- reconnaître les phases de développement d’un essaim
- identifier le moment où poser ses hausses pour récolter du miel
Aujourd’hui, de nouvelles maladies et prédateurs sont apparus et affectent nos abeilles. L’apiculteur doit en avoir connaissance et pouvoir y réagir au risque de perdre ses colonies.
Je ne parlerai pas dans cet article du frelon asiatique qui fera l’objet d’un article à part
Cet article est le 9e article d’une série de 30 articles d’un nouveau format : plus court, plus direct. N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce format en commentaire 😉
La varroase : une maladie causée par un acarien parasite
La varroase est l’une des principales maladies des abeilles, elle est causée par le parasite Varroa destructor. Le varroa est arrivé en France en 1982.
Ce petit acarien s’attache aux abeilles adultes et se nourrit de leur hémolymphe, affaiblissant ainsi l’abeille hôte.
L’hémolymphe est un fluide interne du corps des abeilles qui joue un rôle semblable à celui du sang
En affaiblissant l’abeille, le varroa facilite ainsi l’affection des abeilles par des virus, car leur système immunitaire est plus faible.
De plus, la varroase est souvent associée à la transmission de virus, ce qui aggrave encore les problèmes de santé des abeilles.
Pour lutter contre la varroase, il y a plusieurs actions clés à mener :
- Reconnaître à l’œil les ruches affectées par le varroa, notamment en voyant des abeilles aux ailes déformées ou en voyant des abeilles avec des varroas sur leur abdomen
- Surveiller le niveau d’infestation en faisant des comptages varroas dans vos ruches
- En traitant une ou deux fois par an vos ruches avec des produits disposant d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) tels que le Varromed, l’Oxybee, l’Apistan et l’Apivar. Personnellement, je favorise les traitements à base d’acide oxalique, j’ai l’impression que les varroas s’habituent aux traitements Apistan et Apivar et cela diminue donc l’effet de ces traitements.
La loque américaine : une infection bactérienne grave
La loque américaine est une infection bactérienne causée par la bactérie Paenibacillus larvae.
Cette maladie affecte principalement le couvain des abeilles, provoquant leur mort et laissant derrière elle une substance visqueuse et malodorante.
La loque américaine peut se propager rapidement dans une colonie et entraîner sa destruction. Pour prévenir cette maladie des abeilles, il est essentiel de maintenir une bonne hygiène dans la ruche.
En France, la loque américaine est maladie à déclaration obligatoire : en cas de constat de la maladie (ou de simple suspicion), l’apiculteur doit prévenir les autorités sanitaires (DDCSPP) ainsi son GDSA (Groupement de Défense Sanitaire Apicole)
Les 2 techniques recommandées pour traiter la loque américaine sont :
- Destruction de la colonie avec les abeilles
- Transvasement des abeilles dans une autre ruche et destruction des cadres
La loque européenne
La loque européenne, causée par la bactérie Melissococus pluton, est une autre maladie des abeilles touchant principalement le couvain.
Contrairement à la loque américaine, la loque européenne est généralement moins virulente et peut être gérée plus facilement. Les symptômes comprennent un couvain irrégulier et des larves décolorées.
Le « Test de l’allumette » est négatif : il n’y a pas de « fil gluant brunâtre ».
Une guérison de la colonie est possible, il est recommandé de réagir dès l’apparition des premiers signes cliniques :
- Transvasement (et destruction des anciens cadres de la colonie atteinte)
- Désinfection adaptées du matériel (de la même manière que pour la loque américaine)
- Changement de reine en mesure complémentaire
- Compléter les ressources alimentaires de la ruche (sirop et pollen)
Infestation par le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida)
Le petit coléoptère des ruches, Aethina tumida, est un parasite originaire d’Afrique du Sud qui s’est propagé à d’autres régions du monde, notamment en Amérique du Nord et dans certains pays européens. Il n’est pas encore présent en France !
Aethina tumida est un ravageur des colonies d’abeilles et de bourdons.
Sa multiplication peut entraîner un affaiblissement ou la mort de la colonie.
Son introduction en France aurait des conséquences sanitaires et économiques désastreuses pour la filière apicole. Il se nourrit du couvain, du miel et du pain d’abeilles, il détruit les cadres des ruches et entraîne une fermentation du miel.
Les larves du coléoptère creusent des tunnels dans les rayons de la ruche, provoquant la fermentation et la détérioration du miel. Pour prévenir cette maladie des abeilles, il est crucial de surveiller régulièrement vos ruches.
Le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles (CCD)
Le CCD est un phénomène mystérieux qui a causé la disparition de nombreuses colonies d’abeilles dans le monde entier. Les causes exactes du CCD ne sont pas encore bien comprises, mais de nombreux facteurs, tels que les pesticides, les maladies des abeilles, la malnutrition et le stress, pourraient être impliqués. Pour protéger vos abeilles contre le CCD, il est important de mettre en place des pratiques apicoles saines et de surveiller de près la santé de vos colonies.
La nosémose : une maladie causée par un microorganisme unicellulaire
La nosémose est causée par un champignon microscopique unicellulaire qui parasite les cellules de l’intestin. Une fois ingéré par les abeilles adultes, il provoque une forme de diarrhée qui affaiblit l’abeille et réduit sa durée de vie.
Voici les conséquences de cette maladie :
- une diminution de la capacité de vol des abeilles
- un affaiblissement général de la colonie car les butineuses récoltent moins de pollen et nectar
Traitements de la nosémose
Il n’y a pas de médicaments AMM en France pour soigner la nosémose. L’apiculteur peut diminuer la maladie des abeilles atteinte en changeant les cadres touchées par des cadres neufs, désinfecter les outils et la planche d’envol de la ruche, enlever les cadres contenant du miel et nourrir la colonie.
La bonne exposition des ruches au soleil ainsi qu’une vigilance de l’apiculteur sur l’humidité de ses ruchers diminuent le risque de nosémose.
Les pesticides : un danger pour les abeilles
Les pesticides peuvent être extrêmement nocifs pour les abeilles, c’est une évidence. L’exposition à ces produits chimiques peut causer des problèmes de navigation, de mémoire et de communication chez les abeilles, ce qui peut entraîner la mort des individus ou l’effondrement des colonies.
Il existe plusieurs types de pesticides, je vous invite à regarder cet article pour comprendre les effets des pesticides sur les colonies d’abeilles.
Les bonnes pratiques apicoles pour prévenir les maladies
Pour prévenir les maladies des abeilles, il est essentiel d’adopter de bonnes pratiques apicoles.
- Maintien de la propreté du rucher
- Entretien et désinfection des ruches, des cadres et des outils
- Surveiller régulièrement la santé de vos abeilles et du couvain
- Utiliser des médicaments qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché
- Nourrissez vos ruches avec du sirop et du candi de qualité
Comme vous avez pu vous en rendre compte, il existe de nombreuses maladies touchant les abeilles. Ces maladies, si elles ne sont pas détectées à temps par l’apiculteur et s’il n’y a pas d’actions correctives, peuvent causer la mort de vos colonies.
En prenant les mesures nécessaires, vous pouvez maintenir vos abeilles en bonne santé.
En étant bien informés et en appliquant les bonnes pratiques apicoles, nous pouvons tous jouer un rôle dans la santé de nos colonies ainsi que celles des apiculteurs autour de chez vous.
[…] Si vous observez des signes de ces problèmes, il est important d’agir rapidement pour protéger la santé de votre colonie. […]
Très bien