mes premieres ruches

Mes Premières Ruches

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Deuxième interview du défi d’interviews d’apiculteurs amateurs (lien vers la page du défi). J’ai rencontré Paul, apiculteur amateur et associé de Pascal (interview de Pascal). Nous avons échangé sur les méthodes qu’il a utilisées pour renouveler ses reines cette année, car ses ruches essaimaient beaucoup.

Préambule

Précision: les interviews sont réalisées auprès des multiples apiculteurs que j’ai rencontrés au gré de mes recherches. Vous allez écouter leur histoire, leur passion pour les abeilles et leurs techniques. Leurs propos n’engagent qu’eux ! Je ne défends pas une méthode plutôt qu’une autre, leurs opinions leur sont propres même si j’ai clairement un penchant vers les solutions naturelles et biologiques ?

Vous aurez forcément appris une chose en écoutant chaque interview et c’est le but ! ?

Chaque apiculteur a ses petits secrets, ses petits trucs et nous avons la chance qu’ils nous les partagent ! 

Bonne lecture et bonne immersion dans leur histoire !

Guillaume: Paul, comment as-tu commencé l’apiculture ?

Paul: je suis originaire de Suisse, et lorsque nous sommes arrivés dans cette petite ville provençale, ma femme et moi avions une maison à la haute ville. Par la suite, nous avons changé pour une plus grande maison, à ce moment-là, j’ai planté des arbres fruitiers dans mon jardin, et j’étais étonné de voir qu’il y avait très peu d’abeilles sur les fleurs de mes arbres. D’autant que les arbres fleurissaient, mais ne donnaient pas beaucoup de fruits.

Début dans l’apiculture

Préoccupé par cette maigre récolte de fruits, j’en ai parlé à un copain, qui est maintenant à la retraite. Il s’appelle Jean-Claude, il était professeur d’école et je savais qu’il avait des abeilles. Et il m’a dit qu’il fallait que je mette une ou plusieurs ruches dans mon jardin, parce que quand il n’y a pas d’abeilles dans les arbres, il faut apporter des ruches. Je lui ai dit que je n’y connaissais rien, il m’a alors proposé de m’aider. Il connaissait un apiculteur qui a arrêté parce qu’il était un peu malade et un peu vieux. Il avait beaucoup de ruches, et j’ai pu acheter le matériel qu’il me fallait chez lui. Après, il m’a aidé, mais au début, il m’a dit qu’on n’allait pas acheter des essaims. Mon ami a chez lui une douzaine de ruches et il laisse faire, il n’intervient pas beaucoup, c’était sa philosophie.

Apiculteur amateur
Paul, apiculteur amateur, qui s’est lancé dans le renouvellement de ses reines cette année

Il suivait quand même ses ruches, mais il n’intervenait pas. Il m’a indiqué que lorsqu’il y aura un essaimage, il me passera la partie de la ruche qui a essaimé (essaim secondaire) et on commencera comme cela. C’est ce que l’on a fait, j’ai pris un essaim et on l’a mis dans une ruche que j’ai transportée dans mon jardin. Et voilà !

J’ai eu mon premier essaim

L’essaim se développait bien. C’était au printemps. Et j’étais étonné, car la première année, j’ai récolté une dizaine de kilos de miel, avec cet essaim que l’on avait ramassé.

C’était un bon début.

Pour chaque intervention, j’appelais mon ami Jean-Claude, et on faisait les choses ensemble. Il m’a ensuite conseillé quelques livres, deux ou trois. Et petit à petit, j’ai appris et lorsque j’avais des questions, je l’appelais et il m’a appris les choses. Et je crois que c’est la meilleure façon d’apprendre : lire et pratiquer.

Tu n’as pas appris dans un rucher-école ?

Paul: non, pas du tout. Mon ami étant prof, je pense qu’il a employé son talent pédagogique pour m’apprendre l’apiculture.

Tu as commencé la première année avec une ruche, et comment se sont passés les autres années ?

Paul: ensuite est venue la déception. Je n’ai probablement pas bien préparé pour l’hiver, car après l’hiver, au printemps (de la deuxième saison), rien ne bougeait, la ruche était morte. Je pense que je n’ai pas bien préparé la ruche pour l’hiver. Quand j’ai ouvert, toutes les abeilles étaient mortes. J’ai mis 3 jours pour le dire à ma femme (rires) parce que cela m’avait vraiment frappé.

Observations et hypothèses

Je l’ai dit à mon ami, Jean-Claude, et nous avons examiné la ruche. On s’est aperçu qu’il y avait encore à manger donc ce n’était pas la faim, il y avait encore du miel. Probablement, c’était le varroa, c’est peut-être cela. Ou peut-être la reine est morte, c’est tout à fait possible, cela arrive. Surtout que c’était un essaim dont la reine était sûrement vieille. C’était une première expérience, j’ai ensuite nettoyé la ruche.

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On recommence avec deux ruches !

J’ai demandé à mon ami « Comment on fait maintenant ? » et il m’a répondu «  On recommence ». Il m’a conseillé de ne pas avoir une ruche, car on ne travaille pas bien avec une ruche, il faut en avoir au moins deux. Mon ami m’a donné une des siennes et après, il m’a appelé quand il avait un essaim dans son jardin.

Malgré ces deux ruches, cette deuxième année, je n’ai pas fait de miel. Cela dépend de l’année et dans quel état est la ruche, mais j’ai continué et j’ai appris quand même beaucoup de choses. J’ai parlé d’apiculture avec mes copains et il y avait déjà un voisin là-haut qui voulait également avoir des ruches.

Un ami débute … et abandonne

Il en a parlé avec mon ami, Jean-Claude. Il a acheté au même endroit son matériel et il a commencé. Ce n’était pas Pascal (son associé), c’est un ami qui est anglais et sa femme également. Cet ami a eu une ruche, mais il avait beaucoup de peine. Moi, je suis fils de paysan, j’ai travaillé comme économiste d’entreprise, mais avant tout, je suis fils de paysan, j’ai grandi à la ferme. J’ai le sens pour la nature et les choses pratiques. Alors que cet ami avait besoin d’aide pour toutes les interventions, il a abandonné par la suite.

Début de l’association avec Pascal

Mais après, j’ai un autre ami, Pascal (son associé) qui voulait également débuter. Et il a pris une ruche pour lui et on a un peu coopéré. Je lui ai montré ce que j’ai appris et lui aussi, avec Jean-Claude qui était toujours là pour nous aider. Et il est arrivé à Pascal la même chose que moi, sa première ruche est morte le premier hiver.

Un moment donné, avec Pascal, on faisait pas mal de choses ensemble sur l’apiculture et on s’entendait bien. Je ne me rappelle plus qui de nous deux a eu l’idée de tout mettre en commun : ruches et matériel. Parce que c’est mieux pour le matériel, on n’a pas besoin d’acheter chacun son propre matériel et on peut le partager. C’est également avantageux pour faire le travail sur les ruches.

ruche apiculteurs amateurs
Visiter une ruche à deux permet de comparer les observations et les avis

Je trouve que c’est très intéressant d’ouvrir une ruche ensemble. On regarde tous les deux, lui va un peu vite. Pascal sait tout faire, il sait tout faire en bricolage, pour lui il y a toujours une solution pratique. Et moi, je suis plus lent, et je réfléchis un peu plus. Et cette collaboration va très bien, on travaille très bien ensemble. Cela permet de confronter les points de vue.

Lien vers l’interview de Pascal, l’associé de Paul

Est-ce qu’il y avait un frein économique ?

Paul: je n’ai pas ce problème. Je pouvais acheter du matériel neuf, car je suis d’une génération qui était « bien traitée ». Pour le travail: j’étais dans une grande entreprise, j’ai une retraite confortable. Maintenant, Pascal fait quand même très attention, il m’oblige à faire plus attention aux dépenses et c’est bien. 

Quelle a été votre plus grande difficulté ?

Paul: c’est un peu difficile à dire, je n’ai pas eu de grands problèmes insurmontables. Quand j’étais seul (sans Pascal, son associé), j’avais des problèmes quand j’ouvrais une ruche, pour faire les manipulations. Et peut-être aussi, j’avais un peu peur au début. Je me suis rendu compte que lorsque l’on fait les choses bien, bien réfléchies, il n’y a pas de problème, les abeilles ne vont pas attaquer.

J’étais mal équipé en vêtement de protection au début : j’avais simplement le haut. J’ai suivi le conseil de mon ami Jean-Claude qui disait que cela suffisait. Mais ce n’est pas la bonne solution, il vaut mieux avoir la combinaison complète parce que l’on est plus à l’aise. Aujourd’hui, c’est rare que l’on soit attaqué. Cela arrive quelques fois qu’il y ait des agressions, mais aujourd’hui la plupart du temps, il n’y a pas d’attaques.

À partir du moment où je me suis associé avec Pascal, j’étais beaucoup plus à l’aise pour travailler à deux. Ma femme s’y est mise également.

Ma femme a commencé l’apiculture

Au début, elle ne voulait pas une ruche dans notre jardin, elle avait peur pour les petits enfants. Mais elle écoutait tout le temps, elle voulait savoir. Et un moment donné, elle m’a dit « Tu sais, Paul, on pourrait mettre une ruche dans le jardin » et je lui ai répondu « Oui ». On a cherché ensuite où la mettre.

Ensuite, elle allait toujours voir la ruche pour voir ce qu’il se passait. Je lui ai proposé un vêtement de protection pour que l’on fasse des visites ensemble. Et maintenant elle est équipée et elle vient parfois visiter les ruches avec moi.

Renouveler des reines

Cette année, nous avons décidé de renouveler certaines de nos reines, il y avait beaucoup de manipulation, c’était très compliqué pour tout faire comme il faut. On avait des reines qui essaimaient beaucoup, on avait de plus en plus d’essaimages d’année en année. Et on s’est dit avec Pascal que l’on n’avait jamais acheté de reines depuis que l’on a commencé il y a 7 ans. Et on a décidé d’apporter du sang neuf en remplaçant des reines.

Le renouvellement des reines est l’occasion d’introduire une espèce qui correspond plus à vos besoins : je vous invite à lire mon article sur les sous-espèces d’abeilles : noires, carnica, Buckfast, italienne

On a demandé à un apiculteur belge, qui est le cousin d’une amie de nous procurer des reines. Ici, dans nos ruches, nous avons l’abeille noire, mais c’est un peu mélangé. Rien que dans une ruche, il y a des abeilles noires et d’autres sous-espèces, ce n’est pas si mal ce mélange. Mais on devait tout le temps intervenir pour que cela n’essaime pas. Certaines années, il y avait des reines qui avait seulement un an et qui essaimait au printemps, c’était des ruches dont la reine a des souches essaimeuses.

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J’ai lu dans les livres que si une ruche a un caractère essaimeuse, il faut changer « le sang » de la ruche en changeant la reine. C’est cela qui nous a décidés avec Pascal.

La première étape du renouvellement est de trouver l’ancienne reine. Est-ce que vous arrivez à la trouver sur ce cadre ?

C’est donc un ami apiculteur en Belgique, qui est apiculteur mi-amateur et mi-professionnel. Il a beaucoup de terrain et de légumes chez lui, il a de plus en plus de ruches. Cet ami élève également des reines en plus de son travail aux ruches.

C’est ainsi qu’il nous a proposé de nous procurer des reines pour que l’on puisse les renouveler afin d’avoir du sang neuf. Nous en avons pris 5 nouvelles reines. Il fallait se préparer et planifier les étapes.

Premier essai pour renouveler une reine

On a fait cela début juin, il y avait énormément d’abeilles. Lorsque l’on a fait cela, c’était un peu une folie, on devait trouver la vieille reine que nous n’avions pas marquée. Suite à cela, j’ai consulté le Rustica (notre Bible) puis j’ai réfléchi, j’en ai parlé avec ma femme afin de faire converger nos idées. J’en ai créé une procédure d’une dizaine d’étapes pour trouver la reine : comment commencer, à quel moment, etc.

J’ai tout écrit et j’ai partagé à Pascal.

Si la procédure de Paul pour trouver la reine vous intéresse, je peux vous la partager. Pour cela, contactez moi via ce formulaire.

La première fois que l’on a essayé de renouveler les reines, nous n’avons pas eu du succès pour trouver la vieille reine. On trouvait que c’était impossible avec la population de la ruche qui est très nombreuse à cette période-là de l’année. Ce n’était pas beau comme premier essai. 

Nouvel essai avec la technique de la division

Finalement, on a pensé à faire une division de la ruche pour mettre la nouvelle reine dans la division. Et on a préparé deux ruches, il y a une ruche qui était moins grande que l’autre, car c’est une ruche de cette année. C’est-à-dire que cette ruche a été le produit d’une division que nous avons fait en avril cette année. Et dans cette ruche avec le petit essaim, nous avons trouvé la reine. On ne l’a pas trouvé en regardant les cadres, mais on a utilisé une méthode avec une autre ruche vide à côté, on met un rayon après l’autre dans l’autre ruche, on « vide » toutes les abeilles dans cette autre ruche, on utilise une grille à reine pour trouver la reine

Guillaume: je fais un aparté sur cette méthode afin de vous décrire les étapes.

Méthode (un peu longue) pour trouver la reine:

  1. Mettez-vous à côté de la ruche dont vous cherchez la reine (ruche A)
  2. Posez un corps de ruche vide à côté ( la ruche B), bouchez l’entrée de ce corps de ruche vide
  3. Posez une grille à reine sur le corps de ruche (ruche B)
  4. Ensuite, posez une hausse vide sur la grille à reine (ruche B)
  5. Prenez tous les cadres de ruche (ruche A) dont vous cherchez la reine et secouez-les tous au-dessus de la ruche à côté (ruche B), secouez-les un à un.
  6. Après avoir secoué un cadre, vérifier que la reine ne se trouve pas sur la grille à reine (ruche B). Continuez à secouez chaque cadre tant que vous ne l’avez pas trouvé
  7. Les abeilles tomberont sur la grille à reine (ruche B). Soit elles s’envoleront, soit elles iront dans le corps de ruche juste en dessous (ruche B)
  8. Si vous avez secoué tous les cadres et que malgré cela, la reine est introuvable, n’oubliez pas de secouer le corps de la ruche (ruche A) au-dessus de l’autre ruche (ruche B), elle est peut-être sur une paroi ou au fond de la ruche

À la recherche des reines

Donc, sur nos 5 ruches, nous cherchions les 5 reines pour les tuer et introduire les nouvelles reines. On a trouvé une reine en regardant les rayons pour une ruche. Pour deux autres ruches, nous avons trouvé la reine en divisant la colonie (méthode expliquée juste avant). Et enfin, pour la dernière ruche on a utilisé ma procédure (nb de Guillaume: il manque une ruche si on compte bien !). On appelle d’ailleurs cette ruche « la méchante », car les abeilles de cette ruche sont très agressives même à proximité de la ruche, et cela sans que l’on ouvre la ruche.

On a donc employé précisément la procédure que j’avais écrite, et là, on a trouvé la reine. Et ce, même s’il y avait beaucoup d’abeilles. Il a fallu 30 à 45 minutes pour la trouver. On a eu de la peine à tuer la reine. Pascal a même fait la blague en proposant à notre ami, Jean-Claude, de lui donner la reine de la ruche « méchante », car il avait trop de mal à la tuer, alors ils l’ont tué ensemble. C’est indispensable de tuer l’ancienne reine avant d’en mettre une nouvelle.

Si la procédure de Paul pour trouver la reine vous intéresse, je peux vous la partager. Pour cela, contactez moi via ce formulaire.

Orphelinage des ruches pendant une semaine

Ensuite, nous avons laissé les 5 ruches sans reine pendant une semaine afin que les abeilles aient « envie » d’une nouvelle reine, c’est indispensable pour renouveler ses reines avec succès. Sauf que, comme il y a du couvain frais, les abeilles élèvent des cellules royales pour avoir une nouvelle reine. Il y a donc une chose à faire avant de mettre la nouvelle reine, c’est de supprimer toutes les cellules royales. Après, on peut mettre la reine.

La reine est dans une petite cage, on mettait la cage sur les cadres de la ruche, on regardait comment elle était accueillie. La reine n’est pas tout de suite libérée, il y a un peu de candi dans la cage qui fait office de bouchon. Les abeilles mangent le candi afin de libérer la reine, cela laisse un temps d’acclimatation aux abeilles pour accueillir la nouvelle reine.

renouveler reine cage
Introduction de la cage avec la nouvelle reine à l’intérieur. Les abeilles vont manger le candi qui bloque la sortie de la cage pour libérer la nouvelle reine.

On a réussi à renouveler les reines sur presque toutes les ruches, sauf pour une. On a eu une mauvaise surprise pour celle-là.

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Un essaim entier s’envole

Un matin, Pascal est allé voir une ruche dont nous avions dû renouveler la reine. Il n’y avait aucune activité dehors, rien du tout. Les abeilles étaient toutes parties de la ruche. Pourquoi elles sont parties alors qu’elles avaient à manger ? D’autant plus que l’essaim est parti avec la nouvelle reine.

Ce n’est pas un essaimage normal, dans le sens où toutes les abeilles sont parties de la ruche. Normalement, il n’y a qu’une partie des abeilles qui partent. Peut-être que la ruche n’a pas eu assez de nourriture ?

Comment vous voyez l’avenir de l’apiculture ?

Paul: je pense qu’ici, en Provence, l’apiculture va assez bien. On n’est pas très gêné par les pesticides. Notre ville n’utilise aucun pesticide depuis plus de 15 ans.

On traite beaucoup dans les vignes aux alentours, mais les abeilles ne vont pas tant dans les vignes. Et il y a de plus en plus d’agriculture biologique chez les vignerons, cela se développe beaucoup ici. Et il n’y a pas mal de nature sauvage, il y a du thym, romarin, du tilleul, il y a énormément de tilleul.

Pour les plaines, avec la façon dont les gouvernements agissent, c’est catastrophique du point de vue des pesticides. Je ne pense pas que l’apiculture soit quelque chose où on a de grandes entreprises.

Ici, en Provence, on dit que l’on peut vivre de l’apiculture à partir de 200 ruches, à peu près. Mais il y en a qui en vivent et qui n’ont pas 200 ruches. Dans ce cas-là, il y a le conjoint qui travaille à côté.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui débute l’apiculture ?

Paul: je pense que c’est pas mal de lire un livre pour connaître ce monde, pour se faire une idée de quoi l’on parle. Et cela peut être également utile de suivre quelqu’un, j’ai fait beaucoup d’erreurs au début que j’aurai pu éviter en suivant quelqu’un que l’on suit pendant une saison. Il faut du temps, il faut être disponible. Non pas que cela prenne beaucoup de temps, mais il faut avoir une certaine disponibilité.

Je conseillerai, si la personne a cette disponibilité, d’aider et suivre un apiculteur pour voir comment cela se passe.

Avec Jean-Claude, on a fait ce suivi mais ce n’était pas assez. Il aurait fallu que je le suive toute la saison.

Pour vous, pourquoi le couple anglais a-t-il abandonné l’apiculture ?

Paul: il faut avoir une certaine consistance et une persévérance pour être apiculteur. Il faut également aimer les abeilles, pour moi, je n’ai jamais l’impression de travailler quand je suis avec les abeilles. Bien que j’ai 80 ans, je continue. Il faut aimer la nature, aimer observer.

Vous pouvez trouver dans cet article les qualités à avoir ou à développer pour être apiculteur

Être apiculteur amateur avec une dizaine de ruches

Je trouve que le fait de commencer avec un autre apiculteur est bien. Quand on a une dizaine de ruches, c’est bien, car c’est flexible. En début de saison (entre février et mars), nous avons terminé l’hiver avec 5 ruches, nous en avons 9 actuellement et si nous avons autant de ruches, c’est parce qu’il fallait les diviser sinon les ruches allaient essaimer.

ruche apiculteur amateur
Voici deux des neuf ruches de Paul. Il y a un piège à frelons asiatiques sur un arbre et un autre au-dessus d’une ruche.

On laissait faire au début l’essaimage, mais maintenant on arrête le laisser-faire et on intervient pour prévenir l’essaimage, car après, ce sont les récoltes qui partent.

Vu comment les ruches se développaient, il fallait diviser, c’était le cas pour 2 ruches. Nous avons également récupéré un essaim chez une amie. C’est Pascal qui a capturé l’essaim, il s’est très bien développé.

Voici un site qui vous partage des techniques pour capturer un essaim

C’est une augmentation rapide du nombre de ruches. On en a même donné une parce qu’on en avait trop.

Vous pensez que vous passez combien de temps avec vos ruches ?

Paul: en heures ce n’est pas énorme, c’est plus en disponibilité. Je pense que cela représente 2 à 3 heures par semaine

Est-ce que vous pensez que c’est possible d’avoir des ruches loin de chez soin et d’y aller seulement une à deux fois par semaine ?

Paul: c’est difficile, car il faut surveiller ses ruches. Je pense que c’est bien de s’associer avec une personne pour gérer les ruches ensemble. C’est difficile, je pense que c’est toujours possible.

Au printemps, cela peut aller très vite. En une semaine, deux semaines, il peut y avoir une miellée et si le nombre d’abeilles a augmenté, alors la colonie se trouve à l’étroit et en deux semaines cela peut provoquer un essaimage en deux semaines.

Ce n’est pas le nombre des heures qui est un problème, mais la disponibilité. Je ne sais pas très bien comment fonctionnent les apiculteurs professionnels.

Est-ce que vous avez un carnet de suivi de ruches ?

Paul: jusqu’à présent, non, nous n’avions pas de carnet de suivi. Par contre, maintenant, avec nos 9 ruches, on a un carnet. On a mis un numéro sur chaque ruche et on tient un carnet de ce que l’on fait.

On note si on a vu la reine, l’activité, ce que l’on a fait, si on a fait le traitement contre le Varroa, si on a déménagé la ruche.

Avec Pascal, nous avons fait le parti pris de ne pas avoir de plastiques pour nos ruches. Nous avons changé un peu notre matériel, nous avons acheté des planchers avec une grille d’aération, cela permet d’avoir une aération par le dessous. En hiver, on met une isolation dans le tiroir sous le plancher, il faudra que l’on fasse moins épais le prochain hiver, car cela crée trop d’humidité. Peut-être qu’il n’y en a pas besoin, avec le climat de Provence.

Cela fait longtemps que l’on n’a pas connu des hivers à -10°C pendant une semaine, mais on n’a pas connu cela depuis longtemps

Guillaume: merci Paul pour le partage de votre expérience sur l’apiculture et le renouvellement de vos reines.

Et vous, quel est votre astuce pour trouver la reine dans vos ruches ?

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