Je continue d’approfondir mes recherches autour des abeilles et de l’apiculture en vous résumant un nouveau film sur le sujet. Cette fois-ci, j’ai choisi le film de Natacha Calestrémé sur la disparition des abeilles.
Ce film est le deuxième film dont je fais le topo sur ce blog. Le premier film était un film intitulé « Du miel et des hommes » dans lequel on voyageait en Argentine, Ethiopie et Corse pour voir le travail de trois apiculteurs professionnels.
Le film »Disparition des abeilles, la fin d’un mystère »
Le choix du film
C’est en allant à la bibliothèque municipale de Lyon que j’ai repéré ce film. Le titre choc m’a attiré l’oeil et à y regarder du plus près la synopsis a attisé ma curiosité. La rigueur des enquêtes et les interviews de plusieurs dizaines de scientifiques, chercheurs et apiculteurs m’ont convaincu du sérieux de ce film-documentaire.
Le film « Disparition des abeilles, la fin d’un mystère » est sorti en 2011, le film dure 64 minutes et c’est un film français ??. La réalisatrice s’appelle Natacha Calestrémé, elle est née à Bordeaux en 1966. Sa filmographie compte une dizaine de films.
L’intérêt du film
L’intérêt de ce film est d’aller à la recherche des causes de ce que l’on appelle « le syndrome d’effondrement des colonies », c’est-à-dire la disparition massive des abeilles depuis le début des années 2000. Parmi les pistes explorées pour expliquer cet effondrement, il y a bien sûr le varroa destructor, les OGM, les pesticides, les ondes et le nourrissement des abeilles. Je trouve fascinante la largeur du champ de recherche de la réalisatrice.
Bande annonce du film
Avertissement
Les propos tenus dans ce film par les chercheurs, docteurs et apiculteurs, ont été tenu pendant le tournage du film, c’est à dire avant 2011, date de la sortie du film. Certains traitements mentionnés dans ce film contre le varroa ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Avant de faire un choix de traitement ou même de vouloir faire un traitement contre le varroa « maison » je vous conseille d’en parler avec le vétérinaire de votre GDSA (Groupement de Défense Sanitaire Apicole) et à des apiculteurs expérimentés avant d’essayer de faire votre propre potion magique ?
Je tiens également à préciser que cet article résume les propos tenus dans ce film. Tout ce qui a été écrit dans cet article n’est pas mon point de vue mais celui de la réalisatrice et des personnes interviewées.
Au coeur du film: Comprendre la disparition des abeilles
Introduction
Cela fait depuis les années 1980 que les apiculteurs connaissent une mortalité très élevée dans leurs ruches. C’est fréquent qu’ils retrouvent un tapis de cadavres d’abeilles devant les ruches ou que les ruches se vident brusquement de leurs abeilles sans raison.
Depuis novembre 2006, le phénomène de disparition des abeilles a pris une telle proportion que les arbres ne donnent plus de fruits en Europe, Amérique et Asie faute d’avoir été pollinisé. Cela touche aussi bien les abeilles domestiques que les abeilles sauvages.
Première piste de la disparition des abeilles: le varroa
Varroa destructor
Le varroa destructor est un acarien de 2mm, il est arrivé en Europe avec des abeilles importées d’Asie aux débuts des années 1980. C’est une sorte de tique qui perce le corps de l’abeille pour en aspirer l’hémolymphe, le sang des insectes.
Le varroa s’installe dans la ruche et se reproduit là où il y a des jeunes larves d’abeilles. La population de varroa grandit très rapidement et cause une mortalité importante du couvain et cause des handicaps sévères aux abeilles adultes: ailes déformées, moins d’énergie, durée de vie amoindrie.
Pour un apiculteur interviewé, le varroa n’est pas un problème majeur lorsque l’on a des colonies fortes. Par contre, il est dangereux lorsque l’on a des colonies faibles car le varroa est opportuniste. Il faut alors traiter la ruche.
Le point de vue de l’apiculteur est partagé par Jean-Daniel Charrière, chercheur au centre agroscope Liebfeld Posieux en Suisse. Selon lui, le varroa n’est pas la seule cause de cette hausse de la mortalité des abeilles mais il y joue un rôle important.
Traitements contre le varroa
Afin de diminuer la pression du varroa sur les ruches, il existe des traitements chimiques (rajout de ma part: il existe également de nos jours des traitements naturels). L’inconvénient des traitements chimiques contre le varroa est que chaque substance chimique contenue dans le traitement s’accumule dans la cire de la ruche, et chaque nouvelle dose de traitement s’accumule à la précédente dans la cire.
Apivar
Parmi les traitements chimiques, il y a l’Apivar qui est un traitement qui permet de tuer une partie du varroa dans la ruche. Ce traitement consiste à insérer des languettes de plastique entre des cadres dans la ruche. Ces languettes contiennent de l’Amitraz, c’est une substance de synthèse qui grâce à son activité neurotoxique permet la paralysie des varroas. Or, on constate une résistance du varroa à l’Amitraz ce qui conduit les apiculteurs à doubler dorénavant la période de traitement de l’Apivar.
« À chaque fois qu’on lutte contre un pathogène, il y a toujours des inconvénients. Cela n’existe pas les médicaments qui n’ont pas d’effets sur les organismes »
Philippe Lecompte, président du réseau biodiversité pour les abeilles.
L’eau-de-vie pour traiter le varroa
Parmi les autres solutions montrées dans ce film, un apiculteur, André Combe, a trouvé un traitement maison à base d’eau-de-vie. Il injecte à la seringue 30cc (ml) d’eau-de-vie à 90°C non camphrée, et il attend ensuite 30minutes pour que le traitement agisse.
La manipulation doit être rapide car l’eau de vie est très volatile. Après le traitement, il procède à un comptage du varroa en comptant ceux qui sont tombés sur le plancher de la ruche.
Afin de vous repérer dans les traitements contre le varroa qui existent, je vous partage une synthèse publiée par le FRGDS Occitanie (Fédération Régionale des Groupements de Défense sanitaire).
La réalisatrice conclut sur le varroa en disant qu’une ruche en pleine forme s’en accommode. Selon elle, le varroa ne serait pas la cause, mais une conséquence de l’affaiblissement des abeilles. Mais pourquoi sont-elles affaiblies ?
La deuxième partie du résumé du film est disponible ici: au programme étude de l’impact des pesticides, des OGM et des ondes sur les abeilles
Merci Guillaume, pour ce plongeon dans ce film que je n’ai pas vu… C’est un sujet captivant, capital. Merci de t’y intéresser et de nous en faire profiter.
Avec plaisir Isabelle !