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Commentaire de Guillaume
J’ai le plaisir de vous partager un article que Simon a écrit pour mon blog . Simon a également un blog sur l’apiculture apprendre-l-apiculture.com. C’est un jeune apiculteur professionnel qui est en train de s’installer en Savoie, il a une centaine de ruches. Ce que j’aime spécialement chez Simon c’est qu’il soit apiculteur professionnel et que ses articles de blog s’appuient sur des études scientifiques et sa grande pratique de l’apiculture.

Ce métier fait rêver de plus en plus de personnes.

Car être apiculteur, c’est être dans la nature, et être au service des abeilles.

Je vous avoue que parfois je n’ai pas l’impression de travailler.

Et ce n’est pas une chance donnée à tout le monde

Pourtant ce n’a pas toujours été comme ça.

Car avant cela, j’ai aussi été salarié en entreprise

Comme tout le monde je devais me lever, prendre le métro et respecter des horaires.

Je ne choisissais pas mes missions et mes collègues.

Puis j’ai commencé à travailler avec mon père à partir du premier confinement.

Il avait déjà une exploitation de plus de 500 ruches.

Pendant que tout le monde était enfermé derrière un ordinateur en télétravail, je vivais la grande évasion en me déplaçant de rucher en rucher au milieu des montagnes.

J’ai adoré.

ruches montagnes
Voilà une vue depuis mon bureau pendant le premier confinement !

Aujourd’hui, je suis libre.

Je me suis installé en Savoie en 2021 avec un peu moins de 100 ruches en agriculture biologique et l’an prochain j’espère en avoir plus de 500.

Je produis du miel, de la gelée royale et des essaims. 

Je travaille quand je veux. 

Les journées passent très vite!

Je m’émerveille souvent devant de petites choses insignifiantes : une fleur, un insecte, la beauté des montagnes enneigées ou le chant des oiseaux.

Peut-être que vous aussi vous aimeriez changer de métier

Peut-être que vous aimeriez avoir davantage de temps libre, de reconnaissance et de liberté.

Peut-être que vous aimeriez vivre de votre passion pour les abeilles.

Mais vous vous dites que ce n’est pas pour vous ou que ce n’est pas un métier.

Car l’apiculture n’a pas toujours été vue comme un métier.

Et pour cause.

C’était autrefois une activité d’appoint pour avoir son propre miel. 

Tout le monde avait un petit rucher comme il avait un petit potager pour ses légumes.

Les apiculteurs professionnels ne sont apparus que dans la seconde moitié du 20ème siècle.

Quand j’étais au collège, ma prof principale nous avait tous demandé ce que faisaient nos parents.

J’avais répondu que ma mère était infirmière et mon père apiculteur.

Elle m’avait alors assené quelque chose dont je me souviendrai toujours: « apiculteur ce n’est pas un métier mais un loisir ».

Depuis les choses ont bien changé. 

L’apiculture a trouvé une certaine noblesse. 

Cela a été aidé par des personnalités comme Arnaud Montebourg qui a créé une entreprise apicole après avoir été ministre de l’économie et du redressement productif.

Mais ça a été aussi vu comme un métier utile environnementalement.

 Car tout le monde comprend aujourd’hui le rôle des abeilles dans la pollinisation, et plus personne ne conteste le savoir-faire nécessaire pour produire du miel.

Tout cela a contribué à rendre le métier plus crédible, plus enviable, et même plus rémunérateur.

Car être apiculteur peut également rapporter plus qu’être prof de maths.

Et je vais vous expliquer comment faire dans les quelques lignes qui suivent.

Quelles sont les sources de revenus d’un apiculteur?

On pense surtout au miel car c’est souvent l’activité principale des apiculteurs. 

Mais les sources de revenu issues de l’apiculture peuvent être nombreuses : gelée royale, essaims, reines fécondées, cellules royales, pollen ou propolis.

Mais on peut également produire et vendre des produits transformés (pain d’épice, nougats, hydromel ou bonbons au miel, bougies) ou encore des services (cours d’apiculture ou location de ruches).

La distribution des produits peut être soit en vrac, soit au détail ou même en demi-gros.

Au final, il y a autant de structure de production et de ventes que d’apiculteurs!

À partir de combien de ruches peut-on être apiculteur professionnel ?

Tout dépend justement de la structure de production et de vente de l’apiculteur.

Tout dépend de la région où il se trouve, du coût de la vie, de ses coûts de production, de son climat et des débouchés pour vendre ses produits.

Mais cela dépend aussi de la manière dont il valorise ses produits.

Par exemple, un miel de grande culture (colza, tournesol) peut rapporter près de 6 euros le kilos en vrac, alors qu’un miel de cru (acacia, lavande, châtaigner) bio, bien marketé et vendu au détail en petits pots peut frôler les 30 euros le kilo!

Vous comprendrez donc qu’il est extrêmement difficile pour moi de vous donner un nombre précis de ruches pour en vivre.

Néanmoins, je vais essayer de me risquer à cet exercice périlleux.

Voici quelques ordres de grandeur et fourchettes à partir desquelles vous pourriez tirer un revenu décent de votre activité (disons 2000 euros net par mois en moyenne, seuil minimum qu’il faut viser car les années ne sont pas toutes similaires à cause de la météo).

1. Pour un producteur de miel

Les producteurs de miel représentent la majorité des apiculteurs professionnels en France.

Je dirais qu’il faut au minimum 400 ruches dont 200 à 300 en production (les ruches en non-production sont soit des non-valeurs, soit des essaims pour l’année suivante).

2. Pour un producteur de gelée royale

Pour les producteurs de gelée royale, c’est beaucoup moins. Ils peuvent gagner leur vie avec moins de 100 ruches dont 30 en production.

3. Pour les producteurs d’essaims 

Il faudra produire 300 à 400 essaims par an.

Souvent, les apiculteurs ont plusieurs sources de revenu issues de ces différentes activités. 

Donc tous ces revenus peuvent s’additionner et se compléter. 

Par exemple, mon père a 300 ruches en production en miel, 30 en gelée royale et produit 150 essaims par an.

Quelle est la voie royale pour devenir apiculteur ?

Il n’y a pas vraiment de voie royale pour devenir apiculteur.

De mon vécu, je dirais que plus de 95% sont des reconversions professionnelles.

Parfois avec un haut niveau d’étude (licence, master) mais pas forcément.

Les profils sont extrêmement divers.

ll y a par exemple d’anciens ingénieurs, cadres, agents immobiliers, salariés dans l’industrie, militaires, pompiers, ou membres des forces de l’ordre.

Je dirais qu’il est tout de même préférable d’avoir quelques années de pratique comme apiculteur amateur ou bien faire une où plusieurs saisons comme saisonnier chez un apiculteur professionnel.

Quelles sont les études à faire pour être apiculteur professionnel ?

Les études pour être apiculteur existent.

Un BPREA est un diplôme d’études supérieur, obtenu sur un an dans un lycée agricole, qui permet d’avoir les bases du métier et de faire des stages.

Vous pourrez y apprendre la comptabilité, la biologie de l’abeille, l’élevage, la production de miel ou de gelée royale.

Il permet aussi d’accéder à des aides pour s’installer (appelées DJA ou Dotation Jeunes Agriculteurs), pour les agriculteurs de moins de 40 ans en cours d’installation, pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Cependant, même s’il est conseillé de suivre un cursus scolaire, ce n’est pas obligatoire.

Pour ma part je n’ai suivi aucun cursus scolaire et j’ai été formé par mon père pour la partie pratique, ainsi que par la lecture de nombreux livres et publications scientifiques.

Quel est le statut d’un apiculteur et comment est-il imposé ?

Un apiculteur est avant tout un agriculteur. 

Il cotise à la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) et souscrira à une complémentaire santé pour ses dépenses de santé.

L’agriculteur bénéficie d’une fiscalité avantageuse dès lors qu’il ne dépasse pas les 85000 euros de chiffre d’affaire par an ce qui est le cas pour la majorité des apiculteurs. 

A ce moment là, il est au micro bénéfice agricole (appélé aussi micro BA) et n’est imposé que sur 13% de son chiffre d’affaire, ce qui fait qu’il ne paie quasiment pas d’impôts.

C’est une niche fiscale très intéressante qui permet de garder de petites exploitations agricoles viables.

Au-delà, il passera au réel et sera imposé sur ses revenus ce qui rendra la fiscalité et sa comptabilité plus lourde.

Combien peut-on gagner en étant apiculteur professionnel ?

Là encore il n’y a pas de règle.

En parlant de revenus et pas de chiffre d’affaire, un apiculteur peut tout à fait gagner moins 1000 euros par mois s’il est en difficulté.

Mais il peut également gagner plus de 5000 euros par mois s’il maitrise bien ses coûts de production, qu’il embauche des saisonniers et qu’il est performant en organisation et en techniques apicoles.

Je dirais que les apiculteurs ne sont pas les plus à plaindre dans le monde agricole contrairement aux éleveurs laitiers et aux maraichers par exemple.

La majorité des apiculteurs gagne entre 1500 et 3000 euros par mois et vit correctement de son travail.

Conclusion 

L’apiculture n’est plus seulement une passion ou un loisir.

Etre apiculteur, c’est un vrai métier.

Un métier avec un sens pour la nature et l’humanité.

Mais c’est aussi une démarche d’émancipation. 

Fini les horaires, les contraintes et la hiérarchie, il faut se prendre en main.

On devient chef d’exploitation et capitaine de sa vie. 

On peut concevoir une vie et un travail sur mesure.

Personnellement je trouve que c’est un très beau métier qui offre beaucoup de plaisir et de liberté. 

Je remercie guillaume de m’avoir laissé la parole pour cet article invité.

Si vous souhaitez avoir des conseils sur l’apiculture pour débuter ou faire grossir un petit rucher bio, vous pouvez me retrouver sur mon blog apprendre-l-apiculture.com .

Vous pourrez vous inscrire sur ma liste email privée ou j’envoie des conseils privés et de longs articles.


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